![]() Opération « Cloches » : l'abbé Vincent Tshomba interpellé par la justiceMercredi 27 Décembre 2017 - 18:37 Le prélat catholique est accusé de tapage nocturne à cause de son initiative invitant les curés à faire retentir, chaque jeudi à 21 heures, des sons de cloches dans les paroisses pour réclamer l’application de l’Accord du 31 décembre 2016. Auteur de la plainte, le parti Unana fait savoir qu’un de ses membres en a fait les frais en piquant une crise cardiaque dans un quartier de Kinshasa. L'abbé Vincent Tshomba est depuis quelques jours l’objet d’une requête en justice. Une plainte en bonne et due forme a été déposée contre lui, depuis le 18 décembre. L’homme de Dieu est tenu de comparaître devant une juridiction compétente afin d’être entendu sur le motif de la plainte. Celui-ci est relatif à l’initiative prise récemment par ce doyen de l’Église catholique à Kinshasa, invitant les fidèles catholiques et la population kinoise à faire un maximum de bruit chaque jeudi à partir de 21 heures. L'abbé Vincent Tshomba s’est fortement impliqué dans ce qui a été baptisé « Opération cloches » destinée à réclamer l'application de l'Accord de la Saint-Sylvestre. L’appel à la mobilisation générale a été relayé dans toutes les paroisses où des sons de cloches étaient censés retentir pendant une quinzaine de minutes. Quatre jours après le début de l’opération -qui a été diversement suivie dans plusieurs quartiers de la capitale- ont suffi pour que l'abbé Vincent Tshomba soit interpellé par la justice sur la base d’une plainte signée Union nationale des nationalistes (Unana), un parti réputé proche de la majorité présidentielle, dirigé par Willy Mishiki. "Tapage nocturne", telle est l’accusation portée à charge du prélat catholique. Un juge s’est immédiatement saisi du dossier. Motivant sa plainte, le président de l’Unana a indiqué que le secrétaire national au Sport de son parti, Pambi Yoka, a été victime du tapage occasionné par l’opération « cloches » suffisamment suivie dans plusieurs quartiers. Le boucan était tel que ce cadre de l’Unana avait piqué sur le vif une crise cardiaque, à en croire la plainte. Les faits s’étaient produits, le 14 décembre, à Kasa-Vubu, lorsque Pambi Yoka a rencontré sur son chemin une meute de jeunes gens hystériques « lançant des cris des sifflets, tapant des casseroles », rapportent les plaignants. Sur ces entrefaites, il a piqué une crise cardiaque qui aurait eu pour effet immédiat la perte de ses facultés mentales, argue-t-on. Du côté des avocats de l’abbé Vincent Tshomba, on ne s’empêche pas de s’étonner de la version rapportée dans la plainte, étant entendu qu’il est difficile d’établir un quelconque lien de cause à effet entre la fameuse opération « cloches » et la crise manifestée par le cadre de l’Unana. En plus, dans une ville bouillonnante comme Kinshasa où le tapage nocturne fait partie du quotidien des habitants, cette plainte paraît sans objet et passe, d’après la défense, pour une manœuvre de plus de la majorité visant à intimider l'abbé Tshomba en raison de son rôle de mobilisateur. Bien plus, croit-on savoir, cette plainte ne serait pas étrangère à la marche des laïcs catholiques prévue pour le 31 décembre. Le fait que les réunions préparatoires se déroulent à Saint-Joseph, paroisse que dirige l'abbé Tshomba, aurait corsé son cas dans un contexte de chasse aux sorcières déclenchée par une majorité présidentielle visiblement en mal de sensation. Dossier à suivre. Alain Diasso Notification:Non |