7e art : Liesbeth Mabiala de la passion à l’ambition

Jeudi 5 Mars 2020 - 21:52

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Evoluant dans le monde cinématographique depuis plus de dix ans, la jeune Congolaise a plus d’une corde à son arc. Elle est actrice, scénariste, productrice, comédienne et chanteuse. Passionnée du métier, elle nous parle de son parcours, de sa philosophie et de ses aspirations. 

La trentaine révolue et maman d’un garçon à qui elle a transmis sa passion, Liesbeth Mabiala pratique le métier de cinéaste depuis l’âge de vingt-deux ans. Issue d’une famille d’artistes notamment d’un grand père photographe, d’une mère comédienne et d’une sœur écrivaine, la réalisatrice congolaise n’ayant pas suivi de formation professionnelle, affirme avoir hérité d’un don familial pour l’art et la culture. C’est en autodidacte qu’elle a acquis les bases de la profession, avant de se former sur le tas grâce aux réseaux sociaux, lors des festivals et biens d’autres événements cinématographiques.

Caractérielle, féministe, bosseuse et positiviste, Liesbeth Mabiala a fait ses débuts, en 2002, auprès de la réalisatrice congolaise, Claudia Haïdara Yoka, dans son film « Bozoba ». Rêvant d'une carrière dans le domaine de la réalisation, elle a pris son propre envol en 2011. A son actif, quelques œuvres qui forcent l’admiration telles que Dilemme et Elonga. « Etre une femme dans ce domaine est contraignant. Il faut compter sur soi-même avant d’espérer sur un quelconque partenariat ou sponsoring. Au Congo, nous n’avons pas de producteurs, ni de mécènes. Cela rend le cercle cinématographique tellement fermé et abandonné à son propre sort », a confié la jeune femme.

Actuellement, elle travaille sur une série télévisée de dix épisodes de cinquante-deux minutes par saison, intitulée « Duel Matambi », signifiant duel corsé. Dans sa vision de promouvoir la femme, elle met en avant la gente féminine. Cette production dont le tournage s’effectuera à Brazzaville et à Casablanca (Maroc), se veut panafricaniste pour vendre le talent, l’image et les différentes cultures du continent. Ainsi, on y retrouvera des acteurs comme Majid Michel (Ghana), Habi Touré (RCA-France), Augusta Palenfo (Burkina-Faso), Rokhaya Niang (Sénégal), Alain Bomo Bomo et Marie Ines Ayonga (Cameroun) et bien d’autres du Congo et d’ailleurs.

A fond dans son premier projet international, Liesbeth Mabiala a déploré le fait que les Congolais focalisent le métier de cinéma sur les rôles d’acteur ou la réalisation. « Le cinéma est un secteur immense regroupant plusieurs compétences : acteurs, réalisateurs, monteurs, accessoiristes, costumières, habilleurs, maquilleurs, directeurs artistiques, etc. J’ai dû recourir à une main d’œuvre extérieure car ici je ne trouvais rien de convainquant. Les opportunités existent mais le manque de formation bloque le progrès du secteur au Congo », a-t-elle dit.

La jeune femme forme dans différents métiers du cinéma lors de ses tournages à travers une école d’apprentissage. A l’orée de la célébration de la journée des droits de la femme, Liesbeth Mabiala exhorte les femmes à ne pas se poser de limites car en elles résident les mêmes capacités de réussite que chez les hommes.

Jessica Atipo et Gloria Lossele

Légendes et crédits photo : 

Liesbeth Mabiala/Adiac

Notification: 

Non