CAN 2023 : encore un miracle pour la Côte d'Ivoire !

Dimanche 4 Février 2024 - 7:30

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Dominée par le Mali et en infériorité numérique, la Côte d'Ivoire a encore forcé son destin (2-1 a.p.) à la dernière minute de la prolongation, samedi à Bouaké. Les Eléphants retrouveront les Léopards de la République démocratique du Congo (RDC) en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN).

Le stade de la Paix, tout d'orange paré, a explosé à la 120e et dernière minute de la prolongation : la talonnade d’Omar Diakité, sur une frappe de Seko Fofana, a abattu les "Aigles" du Mali et envoie les Eléphants dans le dernier carré de « leur » CAN.

Cette qualification était presque inespérée au vu du scénario et du niveau parfois affichée par cette Côte d’Ivoire. Comme depuis le début de la compétition, les Ivoiriens affichent des largesses tactiques et techniques, mais peuvent compter sur une force mentale incroyable.

Ainsi, alors qu’ils étaient dominés dans le jeu et réduits à dix depuis la 44e minute et le second carton jaune pour Odilon Kossounou, fautif sur Lassine Sinayoko qui filait vers le but, les hommes d’Emerse Faé n’ont jamais lâché prise.

A l’inverse, les Maliens n'ont pas su profiter de leur supériorité technique et numérique. Peut-être leur a-t-il aussi manqué un finisseur de haut niveau, ce que ne sont pas (encore ?) Sinayoko, Haidara ou Doumbia.

Les hommes d’Eric Chelle, ancien international malien né à Abidjan, se sont créé de nombreuses occasions, butant sur un Fofana impeccable, à l’image du penalty arrêté d’une main gauche ferme face à Adama Noss Traoré (17min), consécutif à une faute, déjà, de Kossounou.

Patients, les Aigles vont finalement trouver la faille dans ce derby par le biais de Nene Dorgeles, d’une splendide frappe en lucarne qui laisse Fofana pantois (71min). Né à Yopougon de parents maliens, l’attaquant du Red Bull Salzbourg célèbre son bijou avec humilité.

En revanche, c’est un délire collectif qui s’empare des joueurs et du public ivoiriens quand Simon Adingra égalise à la 90e minute après un ultime coup de boutoir mené par les remplaçants : tête d’Haller, slalom d’Adingra qui se retrouve ensuite à la réception d’une tentative de Seko Fofana pour marquer en force.

Ce but valide la gestion d’Emerse Faé sur le banc: deux matches, deux qualifications, depuis qu'il a pris la succession de Jean-Louis Gasset, dont il était l'adjoint, après le camouflet équato-guinéen.

Le débutant de 40 ans avait déjà prouvé face au Sénégal qu’il sait et ose faire des choix. Il a démontré face au Mali qu’il sait aussi revenir sur ses choix initiaux, quand ils ne payent pas. Ainsi, les "grognards" Serge Aurier, Max Gradel et Jean-Michaël Séri ont été cette fois décevants. 

Séri perd la balle qui entraîne la faute sur Lassine Sinayoko qui lui vaut un second jaune (44min). Le défenseur central était déjà fautif sur le même joueur, auteur de trois buts à la CAN.

Aurier est sorti à la pause, rincé, et Wilfried Singo, son remplaçant, a amené de l’allant, n'hésitant jamais à monter pour faire oublier l'infériorité numérique.

Soulignons également que Sébastien Haller, entré à la 46min, a failli faire basculer le sort du match à la 96e, mais sa tête a heurté la transversale.

Et c’est finalement un autre entrant, Oumar Diakité, lancé à la 111e min, qui a tout renversé avec cette talonnade dont on parlera encore dans tous les villages et faubourgs pendant de longues années. "Après ce genre de match, il n'y a pas vraiment de choses à expliquer, ce ne sont que des émotions", a raconté le héros du soir... exclu pour avoir enlevé son maillot.

"Ma joie était si grande que j'ai oublié que j'avais un carton jaune" , a-t-il souri, ajoutant: "c'est une erreur de ma part, la demie je ne pourrai pas la jouer. Mais même si je ne suis pas là on pourra faire le taf."

Les Maliens peuvent s'en vouloir, ils jouaient mieux, grâce à leur milieu plus technique, mais ils n'ont pas su résister au rush final.

Les "Éléphants" sont toujours la bête noire des "Aigles" en CAN, ils s'étaient déjà imposés notamment en demi-finale en 2012 (1-0) et en 8es de finale en 2019 (1-0).

A propos d'histoire, la Côte d'Ivoire a déjà battu la RDC en demi-finale en 2015 (3-1) sur la route de sa deuxième CAN. Aux Léopards désormais de faire bégayer l’histoire. Qu’ils jouent l’esprit tranquille, les voisins continuent de surveiller le fleuve.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

1- Omar Diakité, le buteur de la délivrance ivoirienne...manquera la demi-finale, car sanctionné d'un deuxième jaune après avoir enlevé son maillot /AFP 2-Natif d'Abidjan, Nene Dorgeles, auteur de l'ouverture du score malien, fête son but avec modestie /AFP 3-Sébastien Haller, un remplaçant décisif, symbole des choix payants du coach Emerse Faé /AFP

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