Dialogue II : démarrage des négociations directes sous les auspices de la Cénco

Jeudi 8 Décembre 2016 - 17:30

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Lancement ce jeudi 8 décembre au Centre Interdiocésain à Kinshasa des discussions directes entre les signataires de l’accord politique du 18 octobre et les non- signataires représentés par le Rassemblement et le Front pour le Respect de la Constitution.

Les choses sont allées très vite. Après que certaines dispositions pratiques ont été réglées, notamment la transmission depuis mercredi de la liste nominative de chaque composante à la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui pilote les assises, les choses sérieuses ont pu démarrer le 8 décembre. Le Centre interdiocésain a été le cadre choisi pour abriter ces négociations directes entren, d’une part, le bloc formé par le Rassemblement et le Front pour le Respect de la Constitution cristallisé autour du MLC et, d’autre part, ceux qui ont pris part au dialogue de la Cité de l’Union africaine, en l’occurrence la majorité présidentielle  et l’opposition conduite par Vital Kamerhe. C’est dans un format réduit que se déroulent les travaux en raison de quinze délégués par composantes.  

Pour la cérémonie d’ouverture, l’on a noté la présence de quelques têtes couronnées de deux camps politiques. L’ambiance était soutenue tout au long de cette séance inaugurale marquée essentiellement par le speech du président de la Cénco, Marcel Utembi. Ce dernier a trouvé les mots justes pour expliquer l’enjeu de ce forum capital censé s’articuler, entre autres, sur le maintien ou pas de Joseph Kabila après le 19 décembre 2016 marquant la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel. Le message de l’évêque catholique était un message de paix dicté par la circonstance que requièrent les enjeux politiques actuels. Il a lancé un appel pressant aux leaders des partis politiques tant du pouvoir que de la majorité pour que ces derniers puissent relayer auprès de leurs bases respectives des messages de paix et d’apaisement. Il s’agit, a-t-il déclaré, de préserver la paix en cette période fin d’année « pour que les Congolais ne revivent plus jamais les événements du mois de septembre ».

Parlant des travaux proprement dits, il a émis le vœu de voir leurs conclusions  conduire « à la réconciliation entre les acteurs politiques à la paix » et permettre l'organisation d'élections démocratiques crédibles et apaisées afin « d'ouvrir le chemin vers l'alternance politique comme l'exige la Constitution ».  Pour le président de la Cénco, la recherche des concessions et du compromis ne peut jamais être considérée comme « des abus de faiblesse mais plutôt comme des signes de grandeur et de dépassement pour favoriser l'intérêt supérieur de la Nation ». L’évêque Marcel Utembi a indiqué espérer que les travaux vont permettre la consolidation effective d'un « État de droit et de paix » que tout congolais est censé protéger. Cette première journée d’ouverture est plutôt prometteuse pour la suite des travaux. Les uns et les autres ont affiché un brin d'optimisme, se déclarant prêts à faire des concessions majeures pour la survie de la République. Pour les délégués du Rassemblement, l’objectif de ce forum est de désamorcer la tension sociale avant le 19 décembre. «La priorité est à la tenue d'élections crédibles et apaisées. Tout le reste, y compris le sort du président Kabila, sera traité pendant le dialogue », clament-ils. Notons que le dialogue devra surtout répondre aux six points soulevés par la Cénco à la fin de sa mission de bons offices dont les principaux sont : l'organisation des élections, la gestion de la transition, la compréhension du « respect de la Constitution ».

 

Alain Diasso

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