Ecole spéciale du Congo: "Récupérer les exclus pour en faire des hommes et des femmes responsables"

Vendredi 26 Juin 2015 - 21:33

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« Ici tout le monde a sa place ». Un adage qui sied bien à la vocation de l’école spéciale de Brazzaville, crée par la sœur Marguerite en 1993. Vingt-deux ans  plus tard,  l’école spéciale ne manque pas à son appel et se bat tant bien que mal à honorer sa mission celle : « de scolariser les enfants que le système normal ne peut pas accepter ». Rencontre avec la sœur Brigitte  Liyombi, fille de la charité, responsable de l’école spéciale et de ses annexes depuis 2009  

Les Dépêches de Brazzaville: Combien de niveaux avez-vous  à l’école spéciale?

Sœur Brigitte Liyombi : Nous avons quatre sections ici. Déjà à l’inscription nous essayons de catégoriser les enfants car chacun arrive avec son problème. Nous avons la section qui est réservé aux enfants  qui ont des déficiences mentales ou physiques. La section jeune, ou l’on retrouve les enfants de huit à quatorze ans qui ont été refoulés de l’école classique. Avec cette tranche d ‘âge, nous  travaillons surtout sur la lecture et quand ces derniers arrivent enfin à lire, à écrire à la dernière année de leur cycle,  nous les renvoyons à l’enseignement classique.  Il y a également section T dans laquelle on retrouve les enfants âgés de  15 ans et plus qui étaient ou non scolarisés dans le passé. Nous les orientons vers des ateliers pour une initiation à divers métiers car nous disposons de sept ateliers professionnels. Enfin nous avons les adultes (hommes et femmes), des gens qui étaient à l’école et qui ont tout oublié, ils viennent des sessions de recyclages.

L.D.B : Comment se passe une journée au sein de l’école spéciale ?

Sr B.L : le matin nous faisons les activités intellectuelles et l’après-midi est reservé aux ateliers.

L.D.B : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Sr B.L : La difficulté majeure est que nos enseignants (une minorité est reconnue par le gouvernement) sont des bénévoles. L’école étant  gratuite, nous devons chercher des financements pour pouvoir payer tous les autres moniteurs. Au début, c’était facile parce qu’on avait un partenaire en France qui s’en chargeait, mais actuellement c’est très difficile. Nous nous battons pour assurer l’avenir de nos enfants. Nous voulons que le gouvernement reconnaisse notre travail, car quand les enfants intègrent nos rangs ceux-ci ont des fortes chances d’être considérés au sein de la société puisqu’ils  sont à même d’embrasser une profession à la cité ou ailleurs. Ce qui me console et me donne envie d’aller de l’avant c’est de voir les élèves qui sont passés par ici revenir pour nous dire qu’ils ont été intégré dans telle ou telle autre structure. Ceux qui sont raccommodés  au collège technique sont  en général parmi les cinq premiers de la classe.

L.D.B : Comment résumez-vous les missions de votre structure ?

Sr B.L : Récupérer les exclus pour en faire des hommes et des femmes responsable dans la société car nous refusons la misère.

 

Propos recueillis par Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Défilé de mode des élèves de l'atelier couture de l'Ecole spéciale de Brazzaville

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