Musique : Koffi Olomide s’embrouille avec la censure

Jeudi 26 Septembre 2019 - 17:00

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Le prochain album de l'artiste musicien qu’attendent ses fans ploie présentement sous le spectre de la censure. Huit titres composant cet opus ont été déclarés impropres à la consommation par la commission de censure et des spectacles.

L' organe de la loi parle « d’atteinte aux bonnes mœurs » pour justifier l'interdiction du prochain album de Koffi Olomide, sans toutefois éclairer la lanterne de l’opinion sur le contenu litigieux incriminé. Dans la foulée, la commission a lancé une série de convocations au chanteur pour qu’il soit entendu à ce sujet. Sans succès. Faisant fi de ces convocations, la star s'est comportée comme si de rien n‘était, se permettant quelques sorties médiatiques pour s’en prendre à la structure étatique qui, d’après lui, n’avait aucune raison d’exister dans un Etat dit démocratique.

Qualifiant d’abus de pouvoir la censure de ses chansons, le « roi du Tshatsho » était visiblement prêt à actionner ses relations en haut lieu pour obtenir gain de cause dans ce bras de fer engagé, malgré lui, avec la très controversée commission de censure.

C’était peut-être la goutte d'eau qui a débordé le vase. Car, au lendemain de sa prestation sur « Kin 24 », il reçut, dans sa villa de Mont Fleury, à Kinshasa, la visite impromptue des agents de la police munis d’un mandat d'arrêt. Pour une interpellation, la descente, le 25 septembre, d’une dizaine d’agents de la police judicaire à son domicile, avait tout l’air d’un « règlement de compte » eu égard à la violence qui l’a caractérisé. « Ils l'ont brutalisé et humilié. Pire, ils ont filmé et balancé des images sur les réseaux sociaux pour l'humilier », dixit l’avocat de la star congolaise, Me Tony Mwaba cité par Actualités.cd.

Des témoignages concordants soutiennent, en effet, que la manière n’y était pas dans cette arrestation qui dissimulerait des motivations inavouées, à en croire certaines langues. Quand bien même l’intéressé passe aux yeux de la police judiciaire pour un récidiviste impertinent qui refuse de se soumettre aux injonctions de la censure, cela suffisait-il pour bafouer sa dignité en l’arrêtant comme un vulgaire malfrat ? L’interrogation est sur toutes les lèvres.

Qu’à cela ne tienne. Auditionné le même jour par un magistrat instructeur sur réquisition du procureur général, le célèbre chanteur sera relaxé afin qu’il retrouve ses esprits et digère ce qui s’est passé. Dans son entourage, l'on s’étonne à juste titre que la commission de censure puisse agir seulement maintenant alors que quelques titres annonçant la sortie du fameux album sont consommés depuis plusieurs mois déjà par les mélomanes. Cette manière de faire a toujours valu à cette structure bien des remontrances de la part des artistes-musiciens qui y voient là une stratégie à leur soutirer des sous.

En réaction à ce qui lui est arrivé, Koffi Olomide, par le biais de ses avocats, a annoncé qu’il était en passe de déposer une plainte au parquet près la Cour de cassation contre les agents de l’ordre qui l’ont interpellé « avec une brutalité d'une cruauté rare ».  Ce qui a été fait ce 26 septembre. Entre-temps, le commissaire supérieur adjoint, Sylvano Kasongo, a décliné toute responsabilité du commissariat de la police de la ville province de Kinshasa dans l’interpellation du célèbre chanteur congolais. Dossier à suivre.  

Alain Diasso

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