8 mars: la femme congolaise invitée à prendre conscience des défis à relever

Lundi 9 Mars 2020 - 13:34

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

A Madingou, dans le département de la Bouenza, la Journée internationale des droits des femmes a été placée sous le patronage de l’épouse du chef de l’Etat, Antoinette Sassou N’Guesso, marraine de l’événement.

La cérémonie commémorative de la fête du 8 mars a été marquée par un grand défilé sur le boulevard Denis Sassou N’Guesso ayant mobilisé des centaines de femmes de toutes catégories sociales confondues venues des différents départements du Congo.

Hormis la traditionnelle parade féminine,  des discours ont été prononcés, une occasion pour les femmes de faire le bilan de leur situation dans la société et de revendiquer plus d'égalité en droits. Des appels ont été lancés pour renforcer les actions en vue de mettre fin aux obstacles qui freinent encore l’atteinte de l’égalité des sexes et empêchent les femmes à jouir pleinement de leurs droits fondamentaux.

« La nécessaire conquête de cette égalité tant proclamée ne peut être une réalité tangible que si les droits à l’éducation, au travail, aux soins de santé de qualité, à l’accès aux postes politiques et administratifs…sont respectés. C’est donc la pleine jouissance de tous ces droits qui permettra à la femme de devenir véritablement autonome sur tous les plans », a déclaré la première dame du Congo.

Cette autonomie ne pourra se mesurer, a-t-elle précisé, qu’au regard de l’implication de la femme congolaise elle-même dans le processus de production et d’accroissement de la richesse nationale. « Le temps est venu de transformer les paroles en actes », a-t-elle précisé.

Aucun pays n’a encore atteint l’égalité des sexes

Pour la ministre de la Santé, de la Population, de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, cette commémoration permet « d’assurer un suivi progressif de l’amélioration de la condition de la femme et de mesurer son implication dans l’évolution de l’humanité autour de plusieurs thématiques ».

La réflexion étant centrée sur le thème qui intègre la campagne de l’ONU femme, Jacqueline Lydia Mikolo pense que ce thème est « révélateur d’un réel besoin de renforcer les actions en vue de mettre fin aux obstacles qui freinent encore l’atteinte de l’égalité des sexes et empêchent aux filles et aux femmes de jouir pleinement de leur droits fondamentaux ». Car, « en dépit des avancées sans précédent réalisées dans plusieurs domaines, aucun pays n’a encore atteint l’égalité des sexes », a fait savoir la ministre.

« C’est d’une part une invite à une appréciation de la pleine mesure du chemin parcouru par les femmes à travers le monde en général et au Congo en particulier et d’autre part, l’évaluation des efforts engagés pour leur équilibre et leur épanouissement ».

C’est l’occasion, selon elle, pour les femmes du Congo de prendre conscience des défis qui restent à relever, ainsi que des opportunités qui leur sont offertes, de réaliser que « chacune de nous a son rôle à jouer dans la construction et le développement de notre pays pour garantir des lendemains meilleurs aux générations futures ».

Après avoir livré le message du secrétaire général de l’ONU, le coordonnateur résident des Nations unies, Chris Mburu, a indiqué qu’au Congo, des avancées « notoires » ont été observées dans le cadre de la promotion et de la protection des droits des femmes.

Pour l’ONU, la Journée internationale des femmes est aussi l’occasion de réaffirmer son attachement aux valeurs inscrites dans sa charte et repris dans l’agenda 2030 sous le chapeau de l’Objectif de développement durable 5 qui consacre, a-t-il rappelé, « l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles ».

La parité homme-femme à l’ONU étant l’une de ses priorités, le représentant a promis, à l’avenir, de tout faire pour que « les femmes soit représentées dans tous les processus de prise de décision de l’organisation, y compris dans le processus de paix ». L’égalité des genres, a-t-il conclu, « est un moyen de redéfinir et de transformer les rapports de forces. »

Appel à la production agricole

La fête a également pris un ton particulier avec l’invite faite à la femme congolaise de s’engager résolument dans la production locale.

Prenant la parole au nom de la société civile, Joséphine Tsika, a souligné le rôle « crucial » que jouent les femmes de la Bouenza, qui sont, d’après elle sur tous les fronts. « Avec leur dynamisme, elles font du département de la Bouenza le grenier agricole du Congo ».

Par ailleurs, cette production locale, a-t-elle poursuivi, « ne doit pas s’arrêter à l’agriculture, et à l’élevage, mais doit s’étendre jusqu’à la valorisation de la production artisanale et scientifique. »

Elle estime que « l’engagement des femmes fait appel au droit qui veut dire l’arrêt des violences à l’égard des femmes. Il s’agit de rendre la dignité aux femmes de la Bouenza, et que tout le monde respecte les droits fondamentaux indiqués par les Nations unies ».

S’agissant des femmes de la Bouenza, Joséphine Tsika a rappelé qu’elles  représentent 51,9% de la population de ce département, et elles constituent 60,1% des actifs agricoles et 80% assurent la production vivrière ainsi que la quasi-totalité de la transformation traditionnelle des produits.

Le 8 mars 2020 a été placé sous le thème« Je suis de la génération égalité : levez-vous pour les droits des femmes », et au plan national : « La femme congolaise engagée dans la production locale ».

La journée du 8 mars a, entre autres objectifs, de reconnaître les victoires et les avancées réalisées en matière de revendications des droits de la femme. C’est le sens à donner à la décoration d’un échantillon de femmes par le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso. Elles ont reçu, dans l’ordre du dévouement congolais, des grades de commandeur, d’officier, de chevalier, de la médaille d’honneur et de bronze.

La fête s’est clôturée par un diner offert par la première dame du Congo.

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

1-une vue des femmes sur le boulevard Denis Sassou N'Guesso 2- Une vue des femmes 3- Un échantillon des femmes décorées crédit photo adiac

Notification: 

Non