Addis-Abeba : la 53e session de la CEA prend des décisions politiques importantes

Jeudi 25 Mars 2021 - 15:15

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Les domaines concernés varient des échanges commerciaux dans le cadre de la Zlecaf à l’industrialisation et diversification de l’économie africaine, en passant par la gestion des données statistiques, le vaccin contre la covid-19 et l’appui de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) aux pays les moins avancés. Plusieurs dirigeants africains ont prôné une Afrique capable de financer ses propres défis de développement.

La Conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique tenue à Addis-Abeba en Ethiopie a adopté finalement les projets de résolution et les propositions techniques du comité d’experts qui deviennent désormais des décisions politiques. Par ailleurs, plusieurs intervenants à la séance de clôture sont revenus sur la nécessité pour l’Afrique de financer et d’avoir ses propres moyens de relever les défis inéluctables à la région, comme celui lié à l’actuelle crise sanitaire. En effet, l’Afrique représente 16 % de la population mondiale, alors que l’accès au vaccin contre la covid-19 ne dépasse pas 1 % dans la région. Il s’agit d’une situation inacceptable qui risque d’impacter la croissance économique. Si la tendance se maintenait, l’Afrique va connaître sa première récession en près de deux décennies. Il faut ainsi assurer un accès équitable pour tous aux vaccins contre la covid-19 et promouvoir les initiatives prises par la CEA de soutenir les États africains dans leurs efforts de lutte contre la pandémie.    

Par rapport à la recherche du financement pour relever les défis, la position des dirigeants africains a suscité un vrai débat. Pour certains pays comme l’Algérie, la Sierra Leone et la République Sud-Africaine, la région doit capitaliser ses progrès, même minimes, pour continuer à avancer. Et pour d’autres comme la RDC représentée par le ministre des Finances, Sele Yalaghuli, les cadres macro-économiques restent encore fragiles. La RDC, a-t-il laissé entendre, est ouvert et attend un appui des partenaires financiers multilatéraux. Selon une source jointe sur place, on attendait un peu plus « d’audace » de la part d’un grand pays de plus de 80 millions d’habitants qui a affronté à plusieurs reprises des catastrophes sanitaires comme Ebola, sans oublier les guerres successives. A cela, a-t-elle indiqué, il ne faut pas oublier que son président, Félix-Antoine Tshisekedi, a été porté brillamment à la tête de l’Union africaine. Bien entendu, le débat reste ouvert par rapport à ces différentes approches qui ne se contredisent pas d’ailleurs. Autant la région doit faire l’effort d’être compétitive, autant elle devrait compter sur un partenariat solide pour l’accompagner.

Du côté du secrétariat exécutif de la CEA, on a rappelé les enjeux majeurs du thème de la 53e session : « L’industrialisation et la diversification durables de l’Afrique à l’ère du numérique dans le contexte de la covid-19. Il s’agit, a-t-il souligné, de mettre l’accent sur la nécessité de poursuivre l’industrialisation en tant que moteur de croissance et en tirant parti de la numérisation en plein essor des opérations et des services. A la lumière des débats au niveau des experts, les principales recommandations aux États membres vont de la promotion des politiques et autres réglementations visant à promouvoir l’innovation et à stimuler la recherche-développement, à l’adoption de la numérisation dans leur programme d’industrialisation.

D’autres recommandations portent sur l’exploitation du potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine pour stimuler les investissements intra-africains, l’alignement des politiques industrielles sur celles de l’agriculture et des ressources naturelles, la création d’un fonds pour soutenir la numérisation, la collaboration avec l’Union africaine pour les problèmes de liquidité et d’endettement causés par la pandémie de covid-19, ainsi que le renforcement des capacités par le développement des compétences en vue de stimuler l’industrialisation.     

Laurent Essolomwa

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