Administration territoriale : « L’état de siège n’a jamais été un échec », selon le général major Sylvain Ekenge

Lundi 7 Novembre 2022 - 17:45

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En attendant la décision qui résultera de la table ronde convoquée incessamment pour évaluer l’état de siège décrété dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu en vue de son maintien ou de sa levée pure et simple, le général major Sylvain Ekenge Bomusa Efomi, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo, est monté au créneau pour livrer sa lecture des faits.

Sylvain EkengePour cet officier de l‘armée qui s’est adressé le week-end dernier aux journalistes via un point de presse animé conjointement avec le porte-parole du gouvernement, cette mesure d’exception prise en son temps par le chef de l’Etat pour parer à toute éventualité au plan sécuritaire n’a jamais été un échec.

Dans son argumentaire, il a égrené quelques faits positifs à mettre à l’actif de cette forme de gestion provinciale imposée par les circonstances, notamment la mise à l’arrêt de plusieurs trafics illicites des minerais en partance du Rwanda d'une manière frauduleuse. Pour lui, il est clair que l'état de siège a eu des effets collatéraux dont le Rwanda a subi le contrecoup en termes de désarticulation de ses activités économiques. L’officier militaire soutient que ce pays voisin a vu son économie être très affectée par cette mesure. Ce qui expliquerait, d’après lui, la sainte colère piquée par Paul Kagame qui est allé réactiver la rébellion du M23 en guise de représailles contre la République démocratique du Congo. « Si Kagame s'énerve aujourd'hui, c'est parce que l'état de siège a fait un travail de titan. Fraude fiscale, on a bloqué ça, la fraude douanière, le trafic des minerais, les usines de Kagame sont en train de fermer, c'est le résultat de l'état de siège », a-t-il indiqué.

Il a ajouté que la route Sake-Masisi-Walikale, impraticable depuis plus de vingt ans, a été rouverte au trafic grâce aux fonds propres générés par l'état de siège. « L'état de siège qui a doublé les recettes puisqu'on a trouvé que le gouvernement provincial mobilisait un million de dollars américains par mois mais nous on est arrivé à doubler à deux millions », a-t-il renchéri.

Quant au porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, il a soutenu le fait qu’il ne faut pas voir l'état de siège sous l'aspect de zéro mort et zéro violence. À l'en croire, depuis la mise en place de cette mesure d'exception, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles, il y a aussi des points positifs.  

Entretemps, plusieurs voix s'élèvent pour exiger la levée de l’état de siège au profit d'autres stratégies pour combattre l'insécurité dans ce coin du pays. Pour certains élus du secteur et acteurs de la société civile, cette mesure n'a pas donné des résultats escomptés.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Général major Sylvain Ekenge

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