Affaire diamant blanc de 822 carats : les ONG de droits de l’Homme sollicitent l’implication du chef de l’État

Mercredi 20 Mai 2015 - 16:00

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Pour ces organisations, la restitution de cette pierre précieuse à son propriétaire est un gage des efforts du président de la République de la lutte pour la bonne gouvernance, l’État de droit, les droits de l’Homme et la démocratie.

Dans une lettre ouverte adressée le 19 mai au chef de l’État, qui a été l’objet d’une conférence de presse tenue le 20 mai au siège de la Ligue des électeurs à Limete, des ONG congolaises de droits de l’Homme ont rappelé à Joseph Kabila ses promesses faites pour la restitution du diamant blanc de 822 carats à son propriétaire, Théodore Mbiya Kalala. « À ce jour, en attendant la concrétisation de votre promesse prérappelée, les organisations signataires suivant de près cette situation notent avec amertume une sorte de lassitude des personnalités officielles prétendant agir en votre nom, un  déni de justice au niveau des instances utilement du dossier ainsi qu’une multiplication d’actes de menaces, tentatives d’enlèvements et d’assassinats de M. Théodore Mbiya Kala », ont écrit ces ONG, dans leur correspondance, dénonçant la réunion de toutes les conditions de spoliation de ce diamant au détriment de son propriétaire.

Pour ces ONG, c’est pour des raisons sus-évoquées privilégiant les voies républicaines et démocratiques qu’elles ont choisi de saisir à nouveau le président de la République en tant que garant de la Constitution et des institutions de la République. Soulignant le droit à la propriété dont bénéficie le propriétaire de cette pierre précieuse, les ONG ont noté, citant un article de la Constitution de la République, que « la propriété privée est sacrée ». Nul ne peut, ont-elles indiqué, être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité octroyée dans les conditions fixées par la loi. Nul ne peut être saisi de ses biens qu’en vertu d’une décision prise par une autorité judiciaire compétente.

Preuve de la bonne gouvernance

Pour ces ONG, la restitution de cette pierre précieuse à son propriétaire sera, aux yeux du peuple congolais et de l’humanité tout entière, un signal fort d’exemplarité et d’accompagnement des efforts du chef de l’État dans la lutte pour la bonne gouvernance, l’État de droit, les droits de l’Homme et la démocratie.

Ces organisations rappellent, par ailleurs, que le chef de l’État avait, en juillet 2006, à Mbuji-Mayi, fait la promesse aux chefs des Confessions religieuses de la Province Orientale, de s’investir personnellement pour la restitution de ce diamant à son propriétaire. Citant des sources concordantes, ces ONG ont noté que cette pierre précieuse- qui avait été gardée sous scellées à la Banque centrale du Congo (BCC), se trouverait actuellement à la présidence de la République. « Les interventions des personnalités officielles, prétendant agir en votre nom pour obtenir la restitution de ce diamant, n’ont pas eu d’effets escomptés. Les Concertations nationales, qui en avaient été saisies à la diligence de l’évêque président de l’Église du Christ au Congo de la province du Kasaï Oriental, Mgr Dieudonné Mbaya Tshiakanyi, n’ont pas fait mieux », ont déploré ces organisations, en indiquant attendre, actuellement, l’implication du chef de l’État, lui-même, selon sa promesse, pour arriver à l’issue souhaitée.

Le diamant sus-évoqué, note-t-on, avait été saisi en 2005 par la douane belge pour tentative d’exportation frauduleuse et origine douteuse. Retourné en RDC, il avait été réceptionné par la délégation congolaise habilitée à cet effet, constituée du ministre des Finances de l’époque, feu André Philippe Futa, du gouverneur de la BCC, Jean-Claude Masangu, et du directeur général du Centre d’expertise Jean-Pierre Tshimanga, pour les comptes du ministère des Mines, pour être entreposé à la BCC.

Par cette action, les ONG Action pour le respect des droits humains, Ligue des électeurs, Observatoire congolais des droits de l’Homme, Œuvre sociale pour le développement et Toges noires ont relevé leurs inquiétudes mais, elles ont également exprimé la confiance au magistrat suprême dont l’implication personnelle ne sera, selon elles, que la réalisation des promesses faites notamment aux chefs d’Églises.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Me Jacob Baluishi, Me Sylvain Lumu Mbaya, Dieudonné Kabasonga et Junior safari Runiga, des ONGDH signataires, lors de la conférence de presse/Photo Adiac

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