African summer schoool : succès du projet pilote à Kinshasa

Samedi 11 Octobre 2025 - 19:52

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La restitution du programme mis en œuvre au Collège Dr Cécile-Mboyo de Mont Ngafula a mis en exergue l’apport du manuel « Genout » présenté au Musée national, le 10 octobre, centré sur l’afrocentrisme « pour une école africaine au service de l’Afrique ».

1 : Mambulu Ekutsu présentant le manuel « Genout » / Adiac« Genout », dont le sous-titre est « L’histoire de l’Afrique : quelques repères, pour une éducation panafricaniste », épouse la démarche de Mambulu Ekutsu. Ecrit par le Pr Mahougnon Sinsin à la demande de l’initiateur du réseau African summer school international, il traduit son légitime engagement à vulgariser l’afrocentrisme à travers l’histoire de l’Afrique débarrassée de ses complexes coloniaux.

L’ouvrage a ainsi servi de support didactique au Collège Dr Cécile-Mboyo qui, aux dires de sa promotrice, Marie-Paule Guillaume, « correspond aux projets éducatifs » de l’école « dont l’un des axes porte sur la fierté des origines congolaises et africaines ainsi que sur le respect de l’environnement ». Projets en phase avec les deux volets d’African summer school en République démocratique du Congo. Le premier est centré sur « l’enseignement de l’histoire générale de l’Afrique de manière décolonisée » et le second « sur l’apprentissage agricole, écologique et environnemental à l’école dénommé “Bilanga o kelasi“  », a dit Mambulu Ekutsu.

« L’histoire de l’Afrique a été liée à l’apprentissage agricole dans une démarche de renaissance africaine afin que les Africains apprennent d’abord qui ils étaient », a expliqué Mambulu Ekutsu. « Cheik Anta Diop dit que le grand désastre des Africains n’est pas d’avoir été des esclaves, mais c’est d’avoir oublié ce qu’ils étaient avant d’être esclaves », a-t-il poursuivi.

Le travail sur la conscience historique est « un des éléments de la renaissance africaine » suivi de l’initiative historique traduit par la démarche sus-évoquée, à savoir « Bilanga o kelasi ». Ce, dans la perspective qu' « en apprenant aux enfants à produire par eux-mêmes ce qu’ils peuvent manger, on les implique dans un mouvement de prise de conscience et d’autodétermination. On leur enseigne à être autonomes dès le bas âge ».

Des dissonances cognitives

L’érudit béninois susmentionné est le « responsable scientifique » du projet African summer school International qui affiche son identité panafricaine. Sa contribution va au-delà de l’écriture de « Genout ». En effet, « le Pr Sinsin, choisi pour ses compétences, est ensuite venu en RDC pour former vingt enseignants du collège Dr Cécile-Mboyo et il continue de nous accompagner », a souligné Mambulu Ekutsu.

Déconstruire les idées reçues a constitué le point de départ. « Le plus dur était de former les enseignants qui ont déjà leur propre histoire, une connaissance modelée par leur parcours scolaire et académique. Ils devaient être en phase avec cette vision prônée par l’école soutenue par le Pr Sinsin qui a beaucoup de dissonances cognitives avec leurs conceptions », a souligné Marie-Paule Guillaume. La promotrice du collège d’ajouter : « Ils ont été quelque peu bouleversés, choqués. Il leur a fallu un cheminement personnel pour être capables de participer aux ateliers et élaborer des fiches didactiques pour adhérer et transmettre la vision afrocentrée de l’Afrique ».2 : Photo de famille avec les élèves du Collège Dr Cécile Mboyo / Adiac

« Genout », terme emprunté à l’égyptien ancien dont le correspondant français est « Annales », s’aligne à la recommandation de l’Unesco encourageant la vulgarisation des huit volumes de la fameuse « Histoire générale de l’Afrique ». African summer school international s’en sert pour sa mise en œuvre effective « sous forme d’ateliers culturels qui, au fur et à mesure, pourront être adoptés, devenir un cadre de référence. Notre vœu c’est que la RDC soit le premier pays africain à adopter le manuel et notre démarche pédagogique pour notre diplomatie panafricaine », a-t-il souhaité. Pour sa part, Marie-Paule Guillaume estime que « l’implémentation d’une vision afrocentrée permet aux enfants de mieux connaître l’histoire de l’Afrique et d’avoir une meilleure estime d’eux-mêmes, de voir le monde et de se sentir acteurs ».

African summer school RDC fait suite au projet initial African summer school international. Son but, a expliqué Mambulu Ekutsu, est « de changer de perspective, de servir non seulement les Africains de la diaspora, mais aussi les jeunes africains qui vivent en Europe qui ont perdu leurs repères historiques ». Une démarche menée avec en train pendant plus de six ans en Europe avant de l’inscrire dans une dynamique différente en RDC. Au pays, il l’a organisé « de manière structurée en introduisant l’enseignement de l’histoire de l’Afrique décolonisée dans une école de Kinshasa pour les élèves de la sixième à la huitième ». Ainsi, à la différence des summer school, écoles d’été organisées en Europe avec des jeunes entre 18 et 35 ans, la méthode a été repensée dans l’espoir que le programme soit intégré à l’avenir aux ministères de la jeunesse, de l’Education nationale et de la Nouvelle citoyenneté.

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1- Mambulu Ekutsu présentant le manuel « Genout » / Adiac 2 : Photo de famille avec les élèves du Collège Dr Cécile-Mboyo / Adiac

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