Alimentation : l’OMS et l’Unicef invitent les Etats à protéger les systèmes alimentaires

Lundi 16 Août 2021 - 17:45

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Prélude au sommet des Nations unies sur l’amélioration des systèmes alimentaires qui aura lieu en septembre, à Genève, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance, l’Unicef, ont fait le 14 août une déclaration conjointe appelant les gouvernements du monde et responsables de familles ainsi que ceux des structures œuvrant dans le domaine de la santé à trouver en urgence une nouvelle politique efficace.

L’objectif principal du communiqué conjoint des institutions onusiennes est de booster et de donner l’occasion aux gouvernements ainsi qu'aux structures sanitaires des pays à déterminer par quelles voies renforcer résolument et collectivement leurs systèmes alimentaires. Ceci, afin de promouvoir une alimentation saine en vue d’améliorer la nutrition des enfants et des jeunes.

Dans ce message, il est relevé que même avant la pandémie de covid-19, les enfants étaient les premiers à pâtir des défaillances des systèmes alimentaires et d’une mauvaise alimentation. Tout en sachant que cela est à l’origine d’une crise nutritionnelle et sanitaire très inquiétante dans le monde entier et d’une triple charge de malnutrition. Cette dénutrition se manifeste par des retards de croissance et d’émaciation ainsi que par les carences généralisées en micronutriments et une prévalence croissante du surpoids et de l’obésité.

« A l’échelle mondiale, un enfant sur trois ne se développe pas bien en raison de la malnutrition, qui est l’une des principales causes de mortalité des enfants dans le monde. Et, deux enfants sur trois ne bénéficient pas du régime diversifié minimum dont ils ont besoin pour grandir, se développer et apprendre », ont déclaré les responsables de l’Unicef, Henrietta Fore, et de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en précisant qu'ils continuent d’observer des taux invariablement élevés d’émaciation et une augmentation préoccupante du surpoids et de l’obésité chez les jeunes enfants. Ce qui n’est pas bon pour leur avenir.

Les coûts trop élevés et inaccessibles pour des millions de familles, l’une des causes de la malnutrition

Selon l’OMS et l’Unicef, du fait des changements survenus dans les systèmes alimentaires mondiaux ces dernières décennies, y compris dans les modes de culture, de distribution, de commercialisation, de consommation et d’élimination des produits alimentaires, les aliments les plus nutritifs et les plus sûrs sont trop coûteux ou inaccessibles pour des millions de familles. Ainsi, beaucoup optent de plus en plus pour des aliments transformés d’un coût abordable, largement disponibles et faisant l’objet d’un marketing intensif, mais souvent riches en sucre, en graisses et en sel, qui nuisent à la santé et entraînent beaucoup de maladies telle que le diabète.

« Les effets nocifs conjugués de la pauvreté croissante, des inégalités, des conflits, des changements climatiques et de la covid-19 mettent davantage en péril encore les systèmes alimentaires et le bien-être nutritionnel des enfants, en particulier parmi les communautés et les ménages les plus pauvres et les plus vulnérables », ont-ils ajouté avant d’insister sur le fait que les stratégies, les politiques et les investissements doivent tendre à une transformation du système alimentaire qui tienne compte des besoins des enfants et des jeunes et qui permette à chaque enfant, partout dans le monde, d’avoir un régime alimentaire nutritif, sûr, économiquement accessible et durable.

Appliquer largement des mesures de protection efficaces des aliments, l’une des solutions

Donnant quelques pistes de solution pour contrer le fléau, les deux organisations onusiennes ont souligné que devant cette situation, les gouvernements et les décideurs doivent appliquer des mesures efficaces. A savoir favoriser une alimentation saine moyennant des politiques de prix grâce à des subventions pour réduire le prix des aliments nutritifs tels que les œufs, les produits laitiers, les fruits, les légumes et les céréales complètes, ou grâce à des taxes pour augmenter le prix des produits alimentaires qui nuisent à la santé ; améliorer la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires par l’enrichissement obligatoire des aliments de base en micronutriments essentiels, la réduction des teneurs en sodium et en sucre et l’élimination des acides gras dans les aliments transformés ; profiter de la passation de marchés publics dans le domaine alimentaire, par exemple pour les écoles, les lieux de travail, les hôpitaux et les programmes de protection sociale pour promouvoir une alimentation saine et des systèmes alimentaires durables ; protéger les enfants contre les effets néfastes de la commercialisation d’aliments et de boissons mauvais pour la santé en renforçant les mesures réglementaires et en les appliquant plus strictement ; protéger les mères et les personnes qui ont la charge d’enfants et les aider à assurer un allaitement maternel optimal et en appliquant le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel ; mettre en place des pratiques obligatoires et faciles à comprendre en matière d’étiquetage nutritionnel pour aider les enfants et les familles à faire le choix sur la base d’une bonne information.

« Ce n’est qu’ainsi qu’on parviendra à améliorer la qualité, la sécurité sanitaire et l’accessibilité économique des aliments que consomment les enfants et les jeunes. Car, l’environnement dans lequel ils grandissent, apprennent, jouent et mangent ne doit pas être un obstacle pour leur vie. En unissant nos forces avec les gouvernements, la société civile, les familles, les partenaires au développement et de l’action humanitaire, nous pouvons tenir notre promesse », ont-ils conclu.

Rock Ngassakys

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