Baisse de la fécondité : des pays verront leur population décliner d’ici à 2100

Mercredi 27 Mars 2024 - 9:00

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La fécondité mondiale est en chute libre et le phénomène va continuer, révèle une vaste étude scientifique.

Où sont les bébés ? « La fécondité décline à travers le monde », et « à l’avenir, les taux de fécondité vont continuer à décliner à travers le monde ». C’est ce que rapporte une vaste étude dans la revue scientifique The Lancet, constatant que plus de la moitié des pays observent déjà un taux de fécondité trop faible pour maintenir le niveau de leur population. L’étude a pour base les chiffres du Global burden of disease, un vaste programme financé par la fondation américaine Bill & Melinda Gates visant à réunir les données de santé de la plupart des pays. Les chercheurs ont non seulement évalué les taux actuels de fécondité dans ces pays, mais ont aussi cherché à calculer l’évolution à venir en fonction de nombreuses variables prédictives, comme les niveaux d’éducation ou la mortalité infantile. Ils concluent que d’ici à 2050, trois quarts des pays auront un taux de fécondité insuffisant pour maintenir leur population en l’état. D’ici à 2100, la plupart des pays seront concernés.

Des « conséquences considérables »

Les chercheurs prévoient, par ailleurs, que la population de pays pauvres continuera longtemps à augmenter, notamment en Afrique subsaharienne, alors qu’elle baissera dans les pays développés. Ce déséquilibre risque, selon eux, d’avoir « des conséquences considérables sur les plans économique et sociétal ». Ce travail s’inscrit dans un contexte où nombre de pays s’inquiètent de l’évolution de leur population comme la France, où le président Emmanuel Macron a appelé à un « réarmement démographique ». Pour autant, les prévisions de l’étude du Lancet doivent être prises avec précaution, soulignent, dans le même numéro, des chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé.

Ils critiquent plusieurs choix de méthodologie, relevant notamment la faiblesse des données actuellement disponibles dans nombre de pays pauvres. Et, sur le fond, « il faut privilégier la nuance et non le sensationnalisme quand on parle de la baisse des taux de fécondité », estiment-ils. Ils indiquent aussi qu’un tel phénomène peut présenter des avantages (environnement, alimentation…) comme des inconvénients (systèmes de retraite, emploi…). Ils notent surtout qu’il n’y a « pas de manière évidente » d’agir dessus.

Noël Ndong

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