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À petits pasSamedi 14 Juin 2025 - 17:32 Jusqu'à présent, malgré un faisceau d’indices encourageants, les États-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie n'ont pas adopté un calendrier de travail à même de fixer les esprits sur les étapes appropriées de discussions conduisant au rétablissement de leur coopération. Le 18 février, il est vrai, les émissaires de Donald Trump, le président américain, et de son homologue russe, Vladimir Poutine, s'étaient retrouvés à Riyad, en Arabie saoudite, pour les premiers entretiens officiels entre les deux pays en trois ans. À la suite du déclenchement par le Kremlin de son "Opération militaire spéciale ", le 24 février 2022, contre l’Ukraine, la Maison Blanche, occupée à l'époque par Joe Biden, avait pris des mesures de rétorsion fortes dont les effets, au nombre desquels la rupture de tout dialogue, pèsent encore lourdement sur la relation américano-russe. À la différence de son prédécesseur, Donald Trump a établi avec Vladimir Poutine un cadre de dialogue et tous deux se parlent au téléphone. Les entrevues se sont multipliées entre les parties comme en témoignent les rencontres successives des officiels des deux pays, le 27 février à Istanbul, en Turquie, le 24 mars à Riyad, une fois de plus, le 10 avril dernier, à Istanbul. Mais la route vers l’établissement d’une confiance réciproque est encore longue d’autant plus que la guerre en Ukraine crée des obstacles contre lesquels le locataire de la Maison Blanche n'a guère pu trouver une parade pour l'heure. Lui dont l'intention assumée est de mettre rapidement un terme au conflit a du souci à se faire parce que le terrain ne l'aide pas, ses alliés européens regardent ailleurs, tandis que les contradictions des principaux acteurs politiques de son pays vis-à-vis de Moscou lui compliquent la tâche. En attendant, les ponts du dialogue entre les deux puissances sont en construction. Le 10 avril, à Istanbul, la décision avait été prise de « délocaliser » les pourparlers à Moscou et Washington. De sources diplomatique et médiatique, un premier round de ce nouveau format pourrait se tenir prochainement dans la capitale de Russie. Sur la table, indiquent les mêmes sources: le point sur les questions " sensibles ". Mais pas seulement. Moscou et Washington pourraient étudier l’opportunité de rétablir les liaisons aériennes rompues en 2022 ; « toiletter » le dossier des biens des missions diplomatiques « séquestrés » du fait de la crise ; faciliter les opérations bancaires au profit des personnels de leurs ambassades et, point essentiel par-dessus tout, convenir enfin des modalités de la résolution du conflit en Ukraine. En tout état de cause, si Donald Trump et Vladimir Poutine parviennent à « réchauffeur » dans un premier temps, même timidement, la coopération entre leurs deux pays, le monde se sentira à nouveau un peu mieux. Et quoi qu’ils fassent, le succès de leur rapprochement mené à très petits pas depuis le début de cette année sera encore plus éclatant si la guerre qu'ils se livrent farouchement en Ukraine touche à sa fin et si les nombreux autres écueils dont celui des guerres commerciales en cours sont surmontés. Quel miracle s’opérera d'ici là ? La question reste posée. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |