A Catane, le « capitaine » du bateau de la mort affronte les juges

Mardi 17 Mai 2016 - 18:50

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Dix-huit mois de prison ont été requis par le procureur contre l’homme qui pilotait le bateau ayant fait naufrage avec 800 migrants en Méditerranée.

Il est Tunisien et nie les faits qui font de lui un monstre. Tous les témoignages le désignent pourtant comme étant le « capitaine » qui pilotait le chalutier qui, dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, avait sombré avec 800 migrants enfermés dans les cales où ils avaient été cachés et enfermés à clé. Mohammed Ali Malek nie pourtant être celui que tous les témoignages désignent comme le boss, ayant eu pour adjoint le Syrien Mahmoud Bikhit.

Sur la foi du témoignage des seuls 28 survivants, ils avaient été rapidement arrêtés. Ils sont poursuivis pour homicides involontaires, naufrage et aide à l'immigration clandestine. Mais Mohammed Ali Malek surfe sur une pratique reconnue de la migration clandestine par voie de mer. Il y a « passeur et passeur. La plupart du temps ce sont des migrants désignés sur le moment. On leur donne un téléphone satellitaire, une boussole et on leur interdit sous peine de mort de faire demi-tour ». Il dit n’avoir été qu’un migrant parmi d’autres à bord de ce bateau.

Sa défense semble avoir fait mouche au vu de la relative clémence de la procure : 18 mois de prison ne sont pas même ce qui est requis pour la mort d’une seule personne !

La défense va tenir sa plaidoirie, devant présenter à son tour ses arguments, courant juin ou juillet. A ce moment-là, le chalutier-prison-tombeau aura sans doute été remonté depuis les 370 mètres de fond où il gît. Les opérations de renflouage ont été entamées la semaine dernière. Elles sont suspendues en raison de la houle. Des experts de toute l'Italie participeront aux efforts d'identification des corps, qui seront ensuite enterrés dans divers cimetières siciliens.

Lucien Mpama

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