Centre de rééducation fonctionnelle de Brazzaville : la ministre Émilienne Raoul critique l'état de délabrement avancé

Mardi 5 Août 2014 - 13:45

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La ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, a fait l'amer constat, le 4 août, en visitant le Centre de rééducation fonctionnelle de Brazzaville. Elle a jugé "inhumaines" les conditions de travail des agents 

Situé dans l’enceinte du Centre de santé intégré de Jane Vialle, dans le 5e arrondissement de Brazzaville, Ouenzé, le Centre de rééducation fonctionnelle (CRF) est devenu l’ombre de lui-même. Accueillant près de cent patients par jour, ce centre qui, jadis, dépendait de la direction générale des personnes handicapées, avant d’être placé sous la tutelle de la direction générale des Affaires sociales, connaît d’énormes difficultés. Celles-ci se résument, entre autres, à la vétusté du bâtiment, au manque de matériel médicotechnique et au déficit en personnel. « Même si nous avons du matériel, l’espace ne nous permet pas de pouvoir exercer convenablement dans les conditions adéquates pour la prise en charge des malades. Nous avons aussi le déficit en personnel qualifié. Lorsqu’il pleut, le centre ne fonctionne pas, il est complètement inondé », a expliqué, le directeur du centre, Roger Louhouahouanou.

En effet, le CRF reçoit des malades en provenance des cardiologues, neurologues, diabétologues, gynécologues. Après la prise en charge en rééducation fonctionnelle, le centre les renvoie auprès de leurs médecins soignants pour le suivi médical. Selon son directeur, le centre de rééducation est une structure de réadaptation à caractère médico-social qui a pour mission d’administrer les soins de qualité et à moindre coût à la population. « La prise en charge des malades qui deviennent handicapés se résume en trois actions : aider les patients à retrouver leur mobilité, surtout ce dernier temps où la pathologie récurrente est l’hémiplégie suite à des accidents vasculaires cérébraux. Nous rendons l’autonomie au patient parce que lorsqu’on devient paralysé, il y a des aides malades tout autour du malade. Nous œuvrons également pour leur réinsertion dans la vie sociale et professionnelle », a déclaré   Roger Louhouahouanou.

L’opérateur économique rappelé à l’ordre

À l’issue de sa visite, la ministre des Affaires sociales a déploré les conditions dans lesquelles les populations sont reçues pour les soins. Émilienne Raoul était également venue pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de construction du nouveau bâtiment du CRF Jane Vialle, attribués aux établissements Edido suivant le marché n° 757/2008/ G PM. DCMCE du 12 septembre 2008. Les fonds prévus pour la réalisation de l’ouvrage, soit 64 millions FCFA avaient été décaissés au profit de l’entreprise, mais les travaux n’avaient connu aucun début d’exécution.  C’est ainsi que le ministère a adressé des lettres de rappel à l’opérateur qui n’a répondu qu’en 2013 avec le démarrage des travaux le 9 juillet avant de s’arrêter au niveau de la fondation.

Après cette descente, les deux parties ont pris un certain nombre de décisions. Il s’agit notamment de procéder à l’évaluation des travaux déjà réalisés sur le terrain. la mission revient aux services de la direction des études et de la planification et à l’opérateur économique qui doit poursuivre les travaux à concurrence du montant perçu (64 millions FCFA). Le ministère s’est engagé à inscrire le montant complémentaire dans le budget de l’État exercice 2015, suite à la décision de construire un bâtiment de type R+1. « Ce centre étant l’unique à Brazzaville, et tenant compte des conditions dans lesquelles le personnel travaille, l’entrepreneur doit prendre conscience de faire vite afin que ce chantier soit mis à la disposition du public dans un bref délai », a martelé Émilienne Raoul.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Quelques patients en pleine rééducation; une vue extérieure du CRF; les travaux du nouveau bâtiment abandonnés par l'entreprise; crédit photo Adiac