Changement climatique : l'UE à la recherche d'un accord ambitieux

Mercredi 28 Janvier 2015 - 12:05

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

90 000 diplomates ont été chargés pour réaliser 3 000 missions de lobbying dans le monde, en vue de recueillir de nouvelles promesses sur la réduction des émissions de carbone avant la conférence internationale sur le climat prévue à Paris en décembre. C'est une véritable offensive diplomatique qui se prépare sur les pays clés.

Une « Journée d'action pour le climat » est prévue en juin prochain. Elle vise à soigner l'image de l'Union européen (UE) et à former des alliances en vue de récolter de nouvelles promesses sur la réduction des gaz à effet de serre (GES). « L'UE a un soft power incroyable et nous devons l'utiliser pour proposer un agenda ambitieux à Paris », a déclaré l'ancien ministre des Affaires étrangères danois, Martin Lidegaard.

Le plan d'action décrit le changement climatique comme un « élément clé de la diplomatie préventive » qui vise à empêcher l'émergence de nouveaux conflits violents grâce à la coopération et au dialogue, et le changement climatique comme une « grande menace pour les ressources naturelles disponibles, la stabilité économique et donc la sécurité nationale et régionale dans son ensemble ». Pour le responsable des politiques climat-énergie au WWF, Jason Anderson, le grand réseau diplomatique « peut être une valeur ajoutée dans la mise en place de groupes d'intérêts avant la conférence de Paris ».

Ce plan d'action recommande la gestion des perspectives de financement de la lutte contre le changement climatique. En 2014, les pays riches ont levé un peu moins de 10 % de la première tranche des Fonds verts pour le climat, alors qu'ils sont censés fournir 100 milliards de dollars par an d'aide climatique aux pays pauvres d'ici 2020.

Le plan d'action appelle à mettre l'accent sur la mobilisation du secteur privé « en tant que source de financement et d'innovation pour s'attaquer au changement climatique ». Mais de nombreux pays développés se méfient des multinationales qui font profit dans le secteur, et dont l'intérêt reste limité face à la sécheresse, aux inondations ou aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Selon Asad Rehman, militant pour la lutte contre le changement climatique pour les Amis de la Terre, « déplacer la responsabilité morale et juridique de l'UE en matière de fonds climatiques vers le secteur privé ne convaincra pas les pays les plus pauvres ». D'après lui, « le secteur privé peut être un plus mais ne remplacera jamais les fonds publics indispensables qui aident les pays les plus pauvres à faire face aux conséquences du changement climatique et à se développer de manière durable ».

« Si l'UE ne modifie pas cette approche politique, son offensive de charme risque d'être d'abord vu comme un signe de partialité en faveur des entreprises européennes », a-t-il mis en garde.

Dans une lettre  datée du 23 janvier et adressée aux 28 ministres européens des Finances, les 4 plus grandes fédérations bancaires européennes ont appelé à rejeter la Taxe des transactions financières (TTF), qui, selon elles, serait dommageable au marché intérieur et perturberait la guérison de l'UE.

 

Noël Ndong