Opinion
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ChaosJeudi 10 Mars 2016 - 12:23 Que sortira-t-il du chaos qui s'aggrave tous les jours en Libye ? Nul, bien sûr, ne peut le dire étant donné l'ampleur que prennent les assauts de toute nature menés sur ce territoire par les islamistes radicaux et l'impuissance dont font preuve les puissances qui l'ont provoqué en faisant abattre le « Guide » Mouammar Kadhafi. Mais ce dont on peut être certain, aujourd'hui, c'est que l'abcès ouvert par cette intervention absurde n'est pas près de se refermer. Et aussi que l'Europe paiera au prix fort, dans les mois et les années à venir, l'erreur que certains de ses dirigeants ont commise en soutenant des factions qui n'avaient aucune légitimité, aucune assise populaire, aucune capacité d'action. Enfermée au Levant dans un conflit qu'elle s'avère incapable de gérer en dépit des puissants moyens militaires qu’elle y déploie la voici, en effet, qui assiste sans pouvoir rien faire à l'installation, devant sa porte, d'une immense zone de non droit dont les mouvements les plus radicaux s’emparent peu à peu. Pour prendre la mesure du désordre qui menace désormais le Vieux continent, il convient d’avoir présentes à l'esprit les trois conséquences que le chaos régnant en Libye aura inévitablement pour l’Union Européenne : d'abord, l'afflux des migrants africains vers les côtes italiennes, françaises, espagnoles que des passeurs plus ou moins contrôlés par les islamistes radicaux organiseront ; ensuite, la transformation de la Libye en un lieu de transit privilégié pour les trafics de toute nature, notamment ceux de la drogue et des armes ; enfin, l'extension probable, sinon certaine, du désordre à l'ensemble de l'Afrique du nord, au Sahel et au Sahara, à l'Afrique sub-saharienne où prolifèrent déjà les mouvements radicaux qui ensanglantent le Nigéria et le Cameroun. Face au danger extrême que porte en elle cette situation mieux vaudrait, pour les pays qui ont ouvert la boîte de Pandore sans écouter les conseils de bon sens qui leur étaient donnés, par le Congo notamment, reconnaitre publiquement les erreurs ainsi commises et donner aux pays africains eux-mêmes les moyens nécessaires pour lutter efficacement contre le mal. Croire que les puissances occidentales y parviendront en multipliant les raids aériens ou en envoyant des troupes au sol est une nouvelle illusion qui risque de leur coûter encore beaucoup plus cher. Il est temps que le réalisme l'emporte sur l’utopie ! Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |