Chronique : Quand alimentation durable rime avec développement durable

Samedi 30 Janvier 2021 - 17:31

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Faire du sport, consommer plus de fruits et légumes, manger bio. Toutes ces résolutions figurent certainement sur la liste de nombreux citoyens sur la planète en ce début d’année. Mais que se passerait-il si la résolution de cette année ne se limitait pas à la consommation de fruits et légumes, mais s’étendait à la réduction de la quantité de produits sains et nutritifs jetés à la poubelle ? Selon les estimations mondiales, environ un tiers des aliments produits pour la consommation humaine sont perdus ou gaspillés chaque année. 1,3 milliard de tonnes de fruits, de légumes, de céréales et de racines sont perdus à cause des déversements ou de l’altération dans la chaîne de la récolte au marché, ou de l’altération et de la mise au rebut une fois que les produits ont atteint les détaillants et, finalement, les consommateurs.

Dans un monde où la malnutrition est un facteur contribuant à environ 45 % des décès d’enfants de moins de cinq ans dans les pays en développement, et où la consommation d’aliments hautement transformés fait grimper les taux d’obésité, le respect de ces résolutions n’est pas seulement personnel : il est essentiel pour l’humanité. Ces résolutions sont également essentielles pour la survie de la planète. La production, la consommation et les déchets alimentaires, et leurs effets sur l’environnement, seront un sujet de discussion essentiel lors de l’Assemblée environnementale des Nations unies de cette année, qui aura lieu en ligne les 22 et 23 février prochain.

L’agriculture et la pression exercée pour produire des produits de base moins chers et plus rapidement sont parmi les principaux moteurs de la perte de biodiversité. Une production alimentaire à forte intensité de ressources qui dépend fortement de l'utilisation d'intrants tels que les engrais, les pesticides et les systèmes complexes d’irrigation et d’énergie signifie moins d’espaces sauvages pour les autres créatures avec lesquelles nous partageons la nature, qu’il s’agisse d’oiseaux, de mammifères, d’insectes ou d’organismes microbiens. Pendant ce temps, les structures politiques et économiques font payer aux agriculteurs le prix de leurs terres.

La pandémie de Covid-19 a souligné les obstacles et les blocages de notre système alimentaire mondial. Nous avons une occasion opportune de reconstruire en mieux et de repenser la façon dont nous cultivons, récoltons, vendons et mangeons les produits de la nature. La transformation de nos systèmes alimentaires contribuera non seulement à restaurer la biodiversité et l’habitat, mais elle peut également renforcer les débouchés commerciaux des petits exploitants agricoles, dont beaucoup sont des femmes sur la voie de l’autosuffisance économique grâce à la production durable de fruits et légumes.

Rappelons pour terminer que l’année 2021 a été désignée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) comme l’année internationale des fruits et légumes 2021, afin de mettre en évidence le rôle des fruits et légumes dans la nutrition humaine, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la santé.

Boris Kharl Ebaka

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