Cinéma : Balufu Bakupa Kanyinda vole au secours des jeunes cinéastes de la RDC

Jeudi 10 Avril 2014 - 19:35

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Basé à Bruxelles depuis des années, le cinéaste congolais Balufu Bakupa Kanyinda a entrepris depuis bientôt sept ans une belle expérience où il accompagne et coache de jeunes réalisateurs afin de les aider à mettre le pied à l’étrier

Depuis 2007, Balufu Bakupa Kanyinda organise des ateliers publics pour former des techniciens du son. « Après cinq, six ans ils continuaient à faire leur vidéo qui était un vrai travail de créativité, mais ils utilisaient des supports non professionnels. Ils ne pouvaient donc aller plus loin car cela était non distribuable », a-t-il expliqué.

Après cette étape, le réalisateur congolais est passé à la création de la Société du film du Congo (SFC), une association à but non lucratif, afin de permettre à ces jeunes d’avoir un cadre juridique pour faciliter la circulation de leurs œuvres. « Ce sont des lieux de ciné-club, de solidarité et de découverte entre cinéastes SFC pour créer un cadre fédérateur. Nous avons organisé la Semaine du film francophone lors du sommet de la francophonie à Kinshasa et fait des conversations entre cinéastes où chacun vient avec son film, on le regarde puis on en discute. De là on a sélectionné quatre films envoyés au Fespaco - cela remonte à longtemps - pour donner aux jeunes l’idée d'être compétitifs, de leur donner confiance en eux. Je donne la forme et les règles ».

Le cinéaste a mis en place par la suite la production d’une collection de douze courts-métrages sur le thème de la paix : « J’ai fait la production et la recherche de financements. Nous sommes en phase de post production et de finalisation, qui doit toujours se faire en pédagogie. Nous avons fait ces douze films qui sont des films de cinéma passés par toutes les phases. C'était une expérience assez lourde de produire douze films en un seul temps. Mon devoir était de les accompagner avec très peu de préceptes. »

Balufu Bakupa Kanyinda estime que, malgré le talent des jeunes cinéastes, le cinéma des deux rives connait toujours des difficultés pour un réel envol. « Les jeunes se saisissent de ces outils  qui sont mis à la disposition de la radio et de la télévision pour raconter ce qu’il veulent raconter. Le meilleur moyen de transmettre la mémoire collective c’est en effet par la télévision et le cinéma. Un peuple sans cinéma est une famille qui n’a pas de mémoire. Il est important que nous sortions de notre imaginaire musical pour lui apporter de l’image. Le cinéma est un art global où l'on retrouve tous les arts. Il faut que nos dirigeants pensent à cela », a-t-il conclu.

 

Hermione Désirée Ngoma