Cinéma et engagement : trois films pour briser le silenceLundi 11 Août 2025 - 15:37 Au cœur d’une soirée-ciné le 8 août au centre culturel Zola, trois œuvres documentaires de la réalisatrice congolaise Lela Razia Houmi ont plongé le public dans des récits de courage, de résilience et de mémoire, avant d’ouvrir un débat passionné sur le rôle du réalisateur congolais aujourd’hui.
Le second film, Modèle (3 min), réalisé dans le cadre d’ateliers documentaires de l’Union européenne, suit le parcours de Lebon Zed, jeune photographe professionnel congolais et directeur du Festival Kokutan’art. Il y dénonce l’idée selon laquelle la réussite ne passerait que par le cursus scolaire. « L’école n’est pas le seul chemin. On peut aussi apprendre un métier et s’en sortir », a souligné la réalisatrice. Enfin, Wakasa : briser le silence met en lumière l’histoire méconnue d’Alice Badiangana, pionnière de la vie politique congolaise. Produit dans le cadre des ateliers « Patrimoine d’héritage » dirigés par le cinéaste camerounais Jean-Marie Teno, ce documentaire interroge la transmission des luttes féminines au Congo et plus largement en Afrique, ainsi que l’application de la loi Mouebara contre les violences faites aux femmes.
Lela Razia Houmi confie que cette soirée avait pour but de « montrer mon travail aux yeux du public et inviter des associations et ministères à intégrer ces films dans des actions de sensibilisation ». Les échanges avec le public sur le thème « Le rôle du réalisateur congolais aujourd’hui » ont été nourris. Le débat a permis de croiser expériences, difficultés et perspectives pour le cinéma national. « Les gens étaient touchés, ils ont posé beaucoup de questions. J’étais émue », a confié la réalisatrice congolaise. Pour l’avenir, la réalisatrice prépare de nouveaux documentaires inspirés d’histoires congolaises oubliées. Mais elle insiste sur un message essentiel : « L’éducation est la base. On doit éduquer garçons et filles de la même manière. Et les femmes, n’ayons pas peur : communiquons, brisons le silence face à la violence ». Si ses films ne sont pas encore accessibles en ligne, ils circulent déjà en festivals internationaux, et Lela Razia Houmi ambitionne de les projeter dans tout le Congo, y compris dans les villages. Un combat culturel et citoyen, mené caméra à la main, pour que les voix des femmes ne soient plus étouffées. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :1- La capture d’une séquence du film Modèle/(Ralff) ; 2- La réalisatrice congolaise Lela Razia Houmi au centre entourée de quelques actrices apparaissant dans ses œuvres/(Ralff) Notification:Non |