Cinéma : « Michel-le-s », le film qui a suscité de vives controverses

Vendredi 7 Octobre 2022 - 13:01

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Michel, 17 ans en classe de terminale, découvre avec émoi son attirance pour les hommes. Une relation qu’il vit secrètement et qui sera révélée au grand jour par son frère. Nouvelle qui va chambouler sa vie et va déclencher une avalanche de réactions au sein de sa famille et son entourage.

 

Premier film du genre, le long métrage de plus d’une heure réalisé par Arthur Ve Batouméni et co-produit par Jean Claude Opangault pose le problème de l’homosexualité en général et surtout comment celle-ci est perçue dans la société congolaise. 

Michel mène une vie calme et paisible au sein de sa famille jusqu’au jour où son secret est révélé au grand jour par son frère. Du jour au lendemain sa vie bascule, il est chassé de la maison familiale par son père qui ne conçoit pas que son fils soit homosexuel et trouve un refuge  auprès de sa tante qui essaye tant bien que mal de lui apporter son réconfort. Ne se sentant pas en sécurité chez sa tante à cause des incessantes menaces de son père, celui-ci est recueilli chez un bienfaiteur : Jean Claude, qu’on appelle communément « maman », dans le cercle homosexuel qui est aussi président de l’association Cœur Arc en Ciel (destinée à aider les jeunes homosexuels en quête d’un toit en attendant une meilleure situation et de veiller à leur épanouissement), où il trouvera la quiétude.

Persuadées que c’est un caprice d’adolescence, sa tante et sa mère l’emmène en consultation chez un entre parenthèse un exorciste qui le houspille de fouets et coups pour sortir le démon qui loge de son corps. Une technique qui ne fonctionne malheureusement pas vu qu’après sa convalescence, Michel retrouve ses anciens fantômes.

Un récit fort bouleversant car au-delà de l’histoire d’amour qui se tisse entre deux adolescents, ce film est aussi et surtout un moyen de sensibiliser le public congolais aux violences et discriminations faites aux minorités sexuelles et de genre, mais c’est aussi les moments de joie et de solidarité entre membres de la communauté LGBT (lesbienne, gay, bisexuel, transgenre).

Si le film se place dans une optique d’africanisation des luttes et mouvements pour les droits des minorités sexuelles et de genre, il met aussi en lumière la culture Congolaise. Beaucoup de dialogues sont en lingala, une préférence pour des costumes en pagne, la décoration des habitats, les repas… Tout nous rappelle notre cher Congo.

Un film courageux et original, car il sied de le souligner, il faut être sacrement audacieux pour aborder ce thème dans une société hostile à cette pratique.

 

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

L'affiche du film/DR

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