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Complexité

Samedi 20 Novembre 2021 - 14:47

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Comment les dirigeants maliens de transition vont-ils s’y prendre ? Après un round d’observation et quelques missions de bons offices infructueuses, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest-Cédéao- est passée de l’agacement, et même de la tolérance, à l’imposition de sanctions contre les militaires au pouvoir à Bamako. Avec eux les civils qui les accompagnent depuis le premier et le deuxième coup d’Etat perpétrés, les 18 août 2020 et 24 mai 2021.

Liant le geste à la parole, la communauté ouest-africaine a énuméré les sanctions et publié la liste des personnalités frappées ainsi que les membres de leurs familles. Souvent génériques, à savoir le gel des avoirs à l’étranger, l’interdiction de voyager dans l’espace sous-régional et au-delà, ces sanctions peuvent avoir pour conséquence de raidir les positions à Bamako. Dans ce sens que les militaires au pouvoir se sentant ainsi contrariés seraient tentés de mettre la pression sur les forces politiques intérieures et les organisations de la société civile favorables au discours de la Cédéao. 

Le jour où ils se sont hissés à la tête du Mali, les hommes emmenés par le colonel Assimi Goïta avaient promis de restaurer l’autorité de l’Etat, suscitant une certaine adhésion populaire. A l’expérience, lorsque les soldats profitent d’une défaillance supposée du pouvoir en place pour l’endosser, ils créent de la perplexité au sein de l’opinion publique. Ceux qui les applaudissent donnent de la voix, ceux qui les désapprouvent, souvent indifférents et plus nombreux, sont silencieux. La situation du Mali étant celle d’une crise multidimensionnelle profonde, un régime de transition tenu est rarement la solution adéquate, surtout quand celui-ci s’éternise.

Il y a quelques mois, Bamako éconduisait l’envoyé spécial de la Cédéao accusé d’œuvrer à la déstabilisation de la transition. La réaction de la communauté fut mesurée. Il semble que cette dernière prenait son temps car détenant par devers elle un moyen de pression non négligeable, à savoir la date limite de ce régime d’exception fixée à dix-huit mois. Chacun sait qu’en raison d’impératifs liés à l’organisation, les élections générales ne pourront pas se tenir au Mali au mois de février prochain, condamnant un peu plus Bamako à l’isolement. Par les temps qui courent, prendre le pouvoir par la force peut être une équation complexe. La preuve…

Les Dépêches de Brazzaville

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