Coopération : l’Europe a apporté 44% de l’aide internationale publique en faveur de la RDC

Mercredi 3 Décembre 2014 - 18:15

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L'enveloppe globale estimée à six milliards de dollars américains, représentant l’argent attribué à la RDC au titre d’assistance par l’ensemble des États membres depuis 2006, a révélé le chef de la Délégation de l’Union européenne (UE), Jean-Michel Dumond, au cours d’une conférence de presse le 3 décembre à l’hôtel Memling.

Dans cette cagnotte, la part de l’UE a représenté 1,2 milliard de dollars US depuis la reprise de sa coopération avec la RDC, toujours en 2006. Profitant des échanges à bâtons rompus avec la presse, Jean-Michel Dumond a réaffirmé la détermination de l’UE de rester aux côtés de la RDC et de poursuivre son engagement en faveur de la paix, de la démocratie, d’un État de droit et de la croissance économique. D’ailleurs le Premier ministre de la RDC, Augustin Matata Ponyo, a signé le 11e FED qui prévoit un engagement de l’ordre de 620 millions d’euros, soit une augmentation importante par rapport au dixième FED doté d’une enveloppe initiale de 514 millions d’euros. L’entrée en vigueur du 11e FED sera effective après la signature attendue de l’ensemble des vingt-huit États membres de l’UE.

Jean-Michel Dumond a confirmé les discussions en cours avec les autorités congolaises pour la définition précise des programmes à mettre en œuvre d’ici à 2020. Les quatre secteurs de prédilection déterminés en commun avec d’autres partenaires au développement de la RDC sont la gouvernance (réforme justice, police et armée), l’environnement (protection du patrimoine et agriculture durable) et les infrastructures (réhabilitation de la RN 1 jusqu’à Mbuji-Mayi, la capitale du Kasaï Oriental). La bonne nouvelle est le maintien de l'assistance financière à la réforme de la police malgré deux rapports accablants sur les dérives dans l'opération Likofi. Le diplomate a constaté l’intérêt soutenu des autorités congolaises depuis une décennie de placer la gouvernance au cœur de l’action gouvernementale. « La gouvernance est et restera au cœur de nos efforts pour accompagner le gouvernement congolais sur la voie des réformes ». Selon lui, le soutien à la réforme des finances publiques entre dans le cadre des améliorations nécéssaires. « Dans ce contexte, une meilleure transparence des recettes des industries extractives est la clé ».

En effet, il faut arriver, a-t-il poursuivi, à augmenter les recettes tirées de ces secteurs pour financer le développement, les infrastructures et les budgets sociaux. Cette transparence devra se consolider dans les hydrocarbures, secteur qui apporte la majorité des recettes des ressources naturelles. « Nous espérons qu’avant la fin de la présente session, le Parlement aura pu voter un nouveau Code des Hydrocarbures qui améliore la transparence des appels d’offre et garantit la protection de l’environnement ». Pour un pays possédant autant de potentialités, il est important de promouvoir l’exploitation d’autres secteurs porteurs, notamment l’agriculture, l’eau, l’énergie, le patrimoine écologique et naturel. « Tout ces atouts ne demandent qu’à être exploités et mis en valeur, mais il convient que cela soit fait de façon transparente et équitable ».

Au niveau des chiffres, Jean-Michel Dumond a annoncé un financement de 150 millions d’euros sur une enveloppe de 350 millions à affecter aux travaux d’infrastructures en Afrique centrale. À cet effet, des études sont en cours dans le cadre des programmes d’intégration régionale du 11e FED qui prévoient la réhabilitation des axes transfrontaliers. Pour les Grands lacs, une enveloppe d’une hauteur de 1,6 milliard d’euros (plus de deux milliards de dollars américains) sera spécialement dédiée aux infrastructures régionales. Cela rentre dans le cadre du programme d’intégration régionale pour la région australe et orientale. 

Laurent Essolomwa