Côte d’Ivoire : d’importants chefs rebelles pro-Ouattara inculpés par la justice

08-07-2015 12:43

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Des chefs rebelles ayant soutenu l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara, lors de la crise post-électorale de 2010-2011 ont été inculpés par la justice ivoirienne.

Selon une source proche du dossier, deux anciens commandants de zone qui occupent actuellement des postes de responsabilité dans les forces de sécurité du pays, notamment Chérif Ousmane et Losséni Fofana, font partie de ces chefs rebelles qui ont été mis en examen dans le cadre de cette affaire.  Ces chefs rebelles ont joué un rôle important pendant la crise face aux forces de Laurent Gbagbo. Hormis ces officiers pro-Ouattara, le général Georges Guiai Bi Poin, pilier du système sécuritaire de l’ancien président Laurent Gbagbo, fait également partie des inculpés.

Commentant ces inculpations, le président de la Fédération internationale des droits de l’Homme (Fidh) Patrick Baudouin, a dit qu’elles marquent un rééquilibrage des poursuites. « On se félicite que le président Ouattara ait dit que la justice irait à son terme. Ces inculpations, qui marquent un rééquilibrage des poursuites, donnent un nouvel élan aux enquêtes en cours », a-t-il déclaré. Les responsables de la Fidh n’ont pas caché leur satisfaction à l’annonce de ces inculpations parce ce que leur organisation, partie civile auprès de certaines victimes, avait à plusieurs reprises déploré une partialité de la justice ivoirienne dans cette affaire.

« Tous sont inculpés dans le cadre d’une procédure dont les chefs d’accusation concernent les crimes les plus graves commis pendant la crise », a déclaré Florent Geel responsable Afrique de la (FIDH). Il a évoqué « une vingtaine d’inculpations » comprenant d’anciens rebelles partisans d’Alassane Ouattara ainsi que d’ex-militaires fidèles à l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Répondant à la Fidh, le ministre ivoirien de la Justice a simplement déclaré que « l’inculpation ne veut pas dire culpabilité ».

Ces avancées judiciaires en Côte d’Ivoire interviennent à trois mois de la présidentielle d’octobre, dont le chef de l’Etat sortant, critiqué pour son bilan en termes de justice, est le grand favori.

Frappée par une décennie de crise politico-militaire (2002-2011), la Côte d’Ivoire avait connu cinq mois de violences postélectorales qui en ont constitué l’épilogue. Ces violences nées du refus du président sortant Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010, avaient fait plus de 3.000 morts, attribués aux deux camps.

Nestor N'Gampoula

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