Dégâts climatiques aux pays plus pauvres : la COP27 a adopté le principe d’un fonds spécial

Lundi 21 Novembre 2022 - 10:38

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La COP27 a adopté, le 20 novembre à Charm el-cheikh, en Egypte, une résolution prévoyant notamment la création d'un fonds dédié pour financer les dégâts climatiques déjà subis par les pays "particulièrement vulnérables", décision qualifiée "d'historique" par ses promoteurs.

La décision a été adoptée par consensus en assemblée plénière sous un tonnerre d'applaudissements, en clôture de la conférence climat annuelle de l'Organisation des nations unies. Elle souligne le "besoin immédiat de ressources financières nouvelles, supplémentaires, prévisibles et adéquates pour aider les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables" aux impacts "économiques et non-économiques" du changement climatique. Parmi ces modes de financements possibles figure explicitement la création d'un "fonds de réponse aux pertes et dommages", une revendication forte des pays en développement, qui ont fait bloc sur ce dossier.

Les modalités de mise en oeuvre de la décision, et donc du fonds, devront être élaborées par un comité spécial pour adoption à la prochaine COP28, fin 2023, aux Emirats arabes unis. La question des "pertes et dommages", plus que jamais au centre des débats après les inondations dévastatrices qui ont récemment frappé le Pakistan et le Nigeria, a bien failli faire dérailler la COP27. Elle n'a été mise à l'ordre du jour qu'au tout dernier moment, après de longues réticences des pays riches, et à la condition que la question d'éventuelles responsabilités juridiques ou dédommagements soit écartée. Les pays développés se sont ensuite longuement opposés à toute idée de fonds dédié.

Finalement, l'Union européenne(UE) a fait le 17 novembre, veille de la clôture prévue de la conférence, une offre acceptant un fonds, à condition qu'il soit réservé aux pays "particulièrement vulnérables", ce qui exclurait des bénéficiaires les pays en développement ayant connu une forte croissance de leur richesse, comme la Chine. Cette mention figure, en effet, dans la résolution adoptée mais pas directement concernant le fonds. L'UE souhaitait également que soit mentionnée un élargissement de la "base de contributeurs", ce qui permettrait d'y inclure la Chine. Mais cette éventualité devra être discutée par le comité et fera certainement l'objet d'âpres débats. Les Etats-Unis, première puissance économique et pollueur historique mondial, et la Chine sont restés publiquement très discrets sur ce dossier.

Noël Ndong

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