Développement : inquiétude de la Cnuced sur la baisse des investissements dans les moyens de production des PED

Jeudi 18 Février 2021 - 12:43

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Bien que les PED aient attiré une part record des IDE mondiaux en 2020, le financement des secteurs des infrastructures et productifs a diminué. Une baisse qui pourrait affaiblir leurs perspectives de reprise, avertit la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans un rapport.

 

Les flux d’Investissement directs étrangers (IDE) vers les économies en développement ont montré une résilience relative à la crise causée par la Covid-19, en baisse de « seulement 12% en 2020, par rapport à l'effondrement stupéfiant de 69% enregistré par les économies plus riches », alerte le rapport. Si dans l'ensemble, les Pays en développement (PED) ont attiré un record de 72% des IDE l'an dernier, la forte baisse des annonces de nouveaux sites de production et de financement de projets internationaux -Afrique, Asie, en Amérique latine et Caraïbes - est une source de préoccupation majeure, relève la Cnuced.

Or, « ces types d’investissement sont cruciaux pour le développement des capacités de production et des infrastructures, et en conséquence, pour des perspectives de reprise durable », a expliqué James Zhan, le directeur de la division des investissements et des entreprises à la Cnuced. Il avertit que : « Sans investissement dans les secteurs productifs de l'économie, les pays en développement auront du mal à se reconstruire après les effets de la pandémie ».

La capacité de réponse productive limitée des PED

À l'échelle mondiale, le rapport indique que les nouveaux projets annoncés ont diminué de 35% en 2020 pour atteindre 547 milliards de dollars. Une baisse encore plus prononcée dans les économies développées, avec une chute de 63% en Afrique et de 51% en Amérique latine et dans les Caraïbes. A cela s'ajoute une forte baisse des accords de financement de projets transfrontaliers, au troisième trimestre 2020 - une source d'investissement (ports et barrages), et une capacité plus limitée des pays les plus pauvres à déployer les plans Covid-19 pour stimuler les investissements dans les infrastructures. C'est le cas en Afrique, avec une chute de 40% des investissements en 2020, un continent qui abrite la plupart des Pays les moins avancés.

« Le glissement n'est pas encore terminé »

Le rapport note que les plus fortes de financement de projets internationaux dans les économies en développement se sont produites au second semestre, ce qui est « contraire aux tendances mondiales ». Plus inquiétant encore, cette phrase de James Zhan : « les données suggèrent que le glissement dans les économies en développement n'est pas encore terminé. Cela envoie un signal inquiétant sur le fait que le financement de projets en 2021 sera biaisé vers les économies développées et que toute augmentation des flux d'IDE est plus susceptible de provenir de fusions et d'acquisitions transfrontalières que de nouveaux investissements dans des actifs productifs ».

Noël Ndong

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