Développement : les chercheurs posent les bases d’une politique inclusive au Congo

Lundi 17 Mai 2021 - 18:15

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Le ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Josué Rodrigue Ngouonimba, et l’ancienne ministre des Affaires sociales, Antoinette Dinga Dzondo, ont animé le 15 mai à Brazzaville une table-ronde sur la politique sociale inclusive en République du Congo.

Cette rencontre a été une initiative du laboratoire de formation et de recherche en population et développement (Lapodev), un groupe de chercheurs congolais. Elle avait pour objectif de produire un document sur les bases d’une politique sociale inclusive en phase avec les préoccupations nationales actuelles en matière de vulnérabilités et d’inégalités.

Les chercheurs et les politiques ont fait un état des lieux des vulnérabilités et des inégalités en République du Congo. Ils ont aussi dressé le cadre légal des politiques sociales, protection sociale et dégager les pistes relatives à la protection sociale efficace pour chaque catégorie de bénéficiaires.

Les participants ont également dressé la situation des ressources humaines disponibles et nécessaires pour l’implémentation d’une politique sociale efficace au Congo et formulé des propositions aux solutions de financement de ladite politique sociale.

Selon les chercheurs membres de Lapodev, il y a au Congo des politiques sociales traditionnelles qui se sont vite avérées inefficaces. Parmi celles-ci figurent le confiage d’enfants, l’aide à la famille, la protection du secteur informel et des vulnérables, le système d’internat et de bourses d’études dont plusieurs personnes issues de milieux modestes.

« Il y a au Congo une protection sociale contributive soit 15% mais la politique sociale non contributive est encore inexistante. Nous devons mener la guerre contre la vulnérabilité et la pauvreté », a reconnu Antoinette Dinga Dzondo, ancienne ministre des Affaires sociales.   

Les membres de Lapodev se félicitent des dispositifs comme la gratuité des frais scolaires, la gratuité de la césarienne, la gratuité du traitement contre le paludisme pour les enfants ou la gratuité des antirétroviraux (ARV) pour les personnes vivant avec le VIH. Par ailleurs, ils préconisent que ces politiques sociales soivent améliorées ou renforcées.

Le ministre Josué Rodrigue Ngouonimba a pour sa part invité les chercheurs à enrichir leur réflexion en incluant la dimension habitat. « Une politique sociale inclusive doit aussi inclure les questions de l’habitat », a-t-il dit.   

Au Congo, on note parmi les communautés vulnérables les populations autochtones dont les indicateurs sociaux préoccupants exigent une protection sociale. En 2008, selon les statistiques de l’UNICEF, la situation de ces populations pouvait se résumer comme suit : plus de 50 % d’enfants autochtones n’avaient pas d’acte de naissance, contre 19 % dans la population totale ; 65 % des adolescents autochtones de 12 à 15 ans n’étaient pas scolarisés, comparés à 39 % dans la population générale. Alors que le taux de mortalité infanto juvénile était de 117 pour mille au Congo, il est probable qu’il soit supérieur à 250 pour mille pour les enfants autochtones. 26% d’enfants congolais de moins de 5 ans souffraient de malnutrition chronique, contre 40% au moins chez les enfants autochtones.

Fortuné Ibara

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