Développement : une radio rurale pour Loutété et son hinterland

Lundi 26 Août 2013 - 18:53

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La radio locale mise en service le 24 août par le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Rigobert Maboundou, aidera cette communauté urbaine d’environ 19 000 habitants et sa contrée à stimuler leur production agricole

Quatrième radio rurale en service dans le pays, après celles de Brazzaville, Owando, et Itoumbi, la station de Loutété a été financée dans le cadre du Projet de développement agricole et de réhabilitation des pistes rurales (PDARP). Sa mise en place a nécessité un investissement total d’un peu plus de 80 millions FCFA, dont 45 millions FCFA consacrés à la construction du logement du chef de station et la réhabilitation de l’ancien bâtiment des postes et télécommunications affecté désormais à la radio.

Les équipements ont été présentés au public par le coordonnateur du PDARP, Isidore Ondoki. Ils comprennent notamment un émetteur FM à larges bandes de 87 à 108 Mégahertz avec une puissance de sortie de 500 watts, une table de mixage et un ordinateur doté d’un disque dur d’environ 500 gigabits, installés dans un studio moderne. Leur coût est estimé à environ 38 millions FCFA, matériels et mobiliers de bureau compris, ainsi que des motos pour le déplacement des reporteurs. La chaîne émet en fréquence modulée sur 89.3 à travers un rayon variant entre 40 et 50 kilomètres selon le relief, couvrant Loutété, Mfouati et les environs.

Pour le gouvernement congolais qui finance le PDARP en partenariat avec la Banque mondiale, il est question de s’arrimer à l’exigence moderne de communication. « Dans le monde du XXIe siècle, il n’est pas possible de travailler si l’on n’a pas d’informations. Nous avons reçu mission de combiner la montée en puissance du secteur agricole à la maîtrise de l’information agropastorale », a martelé le ministre de l’Agriculture. Il a par ailleurs incité les animateurs de cette radio locale à s’affranchir des pratiques fréquentes dans le pays et privilégier dans leurs choix une information susceptible de promouvoir le développement rural. « Il ne s’agit pas seulement de l’agriculture et de l’élevage, mais également de la pêche, de l’aquaculture, de la lutte contre le sida et d’autres maladies, de la construction de l’habitat, des relations sociales dans les villages, des questions du genre, des jeunes, de l’éducation morale et civique, etc. », a ajouté Rigobert Maboundou.

L’exposé ministériel en français et dans les deux langues nationales (lingala et munukutuba) a visiblement édifié les habitants de la localité, dont certains n’ont pas caché leur satisfaction. « À la lumière des propos du ministre, nous comprenons que la radio est nécessaire pour nous. Il y a des choses que nous pouvons connaître plus facilement en écoutant la radio, plutôt que d’attendre les chefs de secteur ou les gens du groupement. Surtout si nous pouvons faire des communiqués à bas prix, cela peut nous aider à bien vendre nos produits », a confié une femme vendeuse de haricots sur le marché local.

Cette importance d’un outil de communication est de même soulignée par certains spécialistes qui font état de la méconnaissance totale des agriculteurs de certaines facilités de proximité qui pourraient les aider. « Vous avez parfois un pisciculteur qui va acheter des aliments (maïs) à plus de trois cents kilomètres en ville, avec tous les coûts induits, alors qu’un agriculteur en dispose dans une localité voisine », confirme un expert du PDARP.

Pour le gouvernement congolais, l’effort d’installation des radios rurales va se poursuivre à travers tous les départements.

Thierry Noungou

Légendes et crédits photo : 

Photo : Le bâtiment principal de la radio rurale de Loutété. (© DR)