Diplomatie : Robin D. Meyer apporte un éclairage sur la politique des Etats-Unis en Afrique Centrale

Mercredi 4 Février 2015 - 18:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

En visite à Brazzaville, la directrice du Bureau pour l’Afrique centrale au département d’Etat, Robin D. Meyer a organisé le 4 février un point de presse pour parler de l’attention que son pays accordent à cette sous-région et, rappeler des stratégies qui pourront donner une nouvelle impulsion aux relations entre les deux continents.

Avant de répondre aux questions des journalistes focalisées, entre autres sur la bonne gouvernance, la sécurité maritime, le terrorisme, le braconnage et l’épidémie d’Ebola, Robin D. Meyer a tout d’abord rappelé l’importance du premier sommet Etats-Unis-Afrique qui s’est tenu en août dernier à Washington. Un sommet qui, a-t-elle rappelé a porté non seulement sur la paix et la sécurité, mais aussi sur le futur de la jeunesse.

Concernant la politique du département d’Etat américain dans des pays post conflit, Robin D. Meyer a reconnu qu’en Afrique centrale il y a effectivement des pays qui sont post conflit et qui malheureusement connaissent encore des conflits, tels que la République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine, etc. La stratégie des Etats-Unis dans ces pays, a-t-elle ajouté, a été d’apporter un soutien à la bonne gouvernance.

« La bonne gouvernance c’est la manière de donner plus de voix au peuple, à déterminer leur futur à travers les processus démocratiques, la liberté de la presse et la liberté d’expression au sein de la société civile. Les questions sur la bonne gouvernance peuvent être à l’origine des groupes comme Boko Haram », a-t-il expliqué.

Dans le cadre de la lutte contre Boko Haram par exemple, elle a rappelé les propos tenus par le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, lors de sa récente visite à Lagos, au Nigeria qui disait : « l’une des meilleures façons de combattre Boko Haram et les groupes similaires est de protéger un processus électoral, transparent, crédible et apaisé ». En effet, face à la dégradation des conditions de sécurité, les Etats-Unis ont proposé leur aide.

Parlant du phénomène de braconnage en Afrique, elle estime qu’il faut juger les coupables, pour envoyer un message fort aux trafiquants d’ivoire.

« Les Etats-Unis ont soutenu les gouvernement à améliorer leurs capacités de combattre le braconnage qui nourrit les groupes armées. Nous encourageons la préservation des ressources dans la région car, ces ressources peuvent contribuer à l’écotourisme qui est une source de création d’emploi dans la région », a-t-elle signifié.

« Les Etats-Unis soutiennent les processus électoraux qui respectent les transitions ou les processus électoraux apaisés »

S’agissant du changement des constitutions qui alimentent actuellement les débats au sein de la classe politique en Afrique, Robin D. Meyer a indiqué que, « les Etats-Unis respectent les pays qui, légalement, et démocratiquement changent leur constitution. Cependant, ils ne recommandent pas cela par expérience, parce que cela conduit à l’instabilité politique et à des institutions démocratiques. Nous respectons la position de ceux qui veulent toucher à leurs constitutions de façon apaisée, démocratique et légale. Notre propre expérience prouve qu’une paix durable est caractérisée par le respect de la constitution et la transition apaisée d’un pouvoir à un autre », a-t-elle précisé.

En ce qui concerne la lutte contre Ebola, elle a rappelé des stratégies mises en place par les Etats-Unis pour contenir la propagation de cette maladie. Notamment dans la gestion des hôpitaux dans les pays les plus touchés.

Elle a également défié l’opinion selon laquelle les Etats-Unis n’apportent pas beaucoup d’attention en Afrique centrale.

Pour conclure, Robin D. Meyer a saisi de l’opportunité pour parler de la situation en Centrafrique, en rappelant les différentes consultations qui ont été entreprises par les autorités de ce pays et le médiateur de la crise centrafricaine, Denis Sassou N'Guesso. Les Etats-Unis, a-t-elle dit, « reconnaît les efforts du médiateur congolais et des autres partenaires internationaux dans ce processus. Mais aussi l’énorme contribution des troupes de la République du Congo en Centrafrique ».

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

-Robin D. Meyer face aux journalistes