Documentaire : « Des maux aux mots », le slam comme thérapie

Vendredi 16 Avril 2021 - 16:30

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Fruit de la campagne « Tosala », initiée par l’Institut français du Congo (Ifc) au mois de mars en vue de dénoncer les violences faites aux femmes et encourager le leadership féminin, le court-métrage documentaire de 12 min, accompagné du concert live de 27 min, met en scène la slameuse congolaise Mariusca Moukengue.

Le documentaire et le concert live « Des maux aux mots » sont une coréalisation d’Ori Huchi Kozia Kayser, Flore Onissah et Big Kloz, produite par l’Ifc. A travers ces œuvres, on découvre une Mariusca Moukengue plus affranchie et mature, par rapport à ses débuts en tant qu’artiste. Effectivement, elle a fait du chemin et partage à cœur ouvert la façon dont le slam l’a aidée à se relever après des violences subies physiquement.

« Je voulais écrire, mais tout était noir. Je voulais juste slamer, mais tout était noir. Je voulais salir ma feuille blanche, mais tout était noir. Je voulais expier ces mots qui se bagarraient dans ma caboche, mais tout était noir… Le corps allongé, j’étais encore sous traitement lyrical. Donc, je voulais faire ma slamo-thérapie matinale, mais tout était noir pour celle qui a connu la violence dans sa chair », raconte-t-elle dans les premières images du film.

Le slam, Mariusca en a fait son médicament car elle croit en la force thérapeutique des mots, à la puissance de l’amour et en la magie du partage. A ce propos, elle a lancé en 2018, les ateliers « Slamunité » à travers lesquels, elle initie la jeunesse à une nouvelle manière de se voir en tant que citoyen devant être en harmonie avec soi-même. Et, quoique ce ne soit pas toujours facile de trouver l’inspiration, c’est généralement la nuit ou au large du majestueux fleuve Congo, que la jeune artiste va puiser ses textes. D’où son invite, « femme, même dans l’ombre, soit la lumière du monde ».

Par ailleurs, « entre penser sur des projets, écrire des textes, communiquer sur les réseaux sociaux, rechercher des financements, vivre simplement… même quand tout à l’air planifié, même étant multitâche », Mariusca appelle à jamais arrêter de se challenger soi-même. Une manière pour elle de dire à la jeune génération que lorsqu’on a des rêves, il faut se donner les moyens pour les réaliser soi-même d’abord car les finances sont un domaine auquel se butent de nombreux artistes ; certains choisissent de divorcer avec le métier d’artiste au Congo.

Par ailleurs, le film retraçant trois longues journées vécues par Mariusca débouche sur son concert où on la voit pleine d’énergie et d’enthousiasme. L’artiste congolaise déclame, tour à tour, plusieurs titres, à savoir : Poésie déesse, Slamourail, Cléomatre, Le monde est africain, Slamotema, Cimetière hydraulique. Les deux œuvres sont relayées depuis le 3 avril sur les réseaux sociaux et les médias congolais.

Au terme de chaque vidéo, Mariusca Moukengue a remercié le public, l’Ifc et biens d’autres partenaires pour leur soutien multiforme. Sur scène, elle était accompagnée de Willy Bourdon à la direction musicale et à la guitare basse, Christ du Bois à la batterie, Alexandre Mikuiza à la percussion, Séraphin Nkounkou au clavier et le groupe Pop girls à la danse.

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

L'affiche du documentaire « Des maux aux mots » de Mariusca Moukengue/DR

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