Dolisie : des difficultés dans la mise en œuvre du projet d’assainissement de la ville

Mardi 11 Septembre 2018 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le projet Gestion intégrée et concertée des déchets (Gicod), initié pour assurer la propreté du chef-lieu du Niari, éprouve d’énormes problèmes dans son exécution. La population refuse d’apporter sa contribution.

La mairie de Dolisie et le projet Gicod ont signé, en 2015, des accords pour le ramassage des déchets ménagers. Ce partenariat a permis la distribution sous caution de près de cinq mille poubelles en plastique dans les ménages des vingt-et-un quartiers de la ville. Pour autant dire, sur plus de dix mille ménages, près de cinq mille ont adhéré à ce projet. Mais un grand travail de sensibilisation et de conscientisation reste à faire.

Pourtant, deux jours sur sept dans la semaine, les agents de ramassage sillonnent les quartiers en véhicules ou en chariots. Mais l’exigence d’une contribution financière par foyer pour le ramassage de leurs ordures ménagères ne rencontre pas l’assentiment de la population. « Mon pouvoir d’achat ne me permet pas de m’abonner à ce projet », a déclaré Sébastien Poaty, un habitant du quartier grand Marché. Pour se débarrasser de ses déchets, il préfère les brûler dans la cour de sa parcelle.

Une de ses voisines, Patricia, a renchéri : « Je n’arriverai pas à avoir mille FCFA le mois pour payer les services de ce ramassage d’ordures ménagères ».

Certains inciviques ont même développé quelques astuces. Ceux qui vivent le long des caniveaux préfèrent y jeter leurs déchets, empêchant ainsi la bonne circulation des eaux. D’autres les jettent carrément dans des maisons inachevées et abandonnées, provoquant la prolifération des moustiques et des odeurs insupportables. Tout cela pour échapper aux taxes. 

Face à ce refus, le secrétaire du quartier Baloumbou, Emery Rodrigue Mabounda, a indiqué : « Certains habitants pensent qu’il appartient à la mairie de faire ce ramassage gratuitement dans les quartiers comme l’Etat le fait par le biais de la société Averda à Brazzaville, à Pointe- Noire et à Oyo ».

Mais Bienvenu Nguimbi, conseiller à l’aménagement et aux logements de la mairie, a apporté la nuance. « Averda est payée à base de prélèvement fiscal des contribuables pour avoir déposé les bacs à ordures dans les grandes artères où les ménages viennent déverser leurs déchets. Alors que le GRET va vers les foyers, ramasse les ordures, les dépose dans les aires de transit des ordures ménagères (Atom) pour le tri avant de les jeter dans la décharge finale », a-t-il précisé.

Dans les trois Atom, ces déchets sont déversés et triés en trois parties : « les déchets de réutilisation : les bouteilles en verre, destinées à la vente ; ceux de transformation : les cartons en palettes des œufs, des plastiques durs en ustensiles de cuisine et les feuilles des végétaux en engrais organiques. Au cours de cette phase expérimentale, une étude économique est menée de façon que ces déchets soient vendus à Pointe-Noire, afin de renflouer les caisses de la municipalité de la ville de Dolisie », a expliqué Giglah Helburge Bikouya, chef de projet adjoint Gicod.

Il est à signaler que le ramassage des ordures à Dolisie a permis le recul de certaines pathologies. Aujourd’hui, les taux de prévalence du paludisme, des diarrhées et de la fièvre typhoïde sont respectivement de 34% ; 0,O0% et de O ,O0%… Alors qu’au début de ce programme en 2015, ils étaient de 70 % ; 1% et de 5%. Il va sans dire que toutes ces maladies, qui riment avec un environnement sale, ont donc connu une régression de l’ordre de 48% ,100% et de 100%.

Par ailleurs, outre l’assainissement de la ville, ce projet a apporté de l’emploi aux jeunes dolisiens.

Max Ferhynel Poudi, correspondant à Dolisie

Légendes et crédits photo : 

1° Dépôt des déchets Atom du centre-ville; 2° Déchargement des déchets Atom de Makalamba /DR

Notification: 

Non