Douane congolaise : les experts de l’OMD à Pointe-Noire

Samedi 15 Février 2014 - 13:38

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Les travaux du séminaire organisé par l’Organisation mondiale des douanes, en collaboration avec Eurodouane, à l’intention des douaniers congolais et des autres intervenants dans la chaîne de dédouanement au port autonome de Pointe-Noire, se sont achevés le 14 février à Pointe-Noire

À l’issue des cinq jours de travaux organisés sur le thème « L’étude du temps nécessaire pour la mainlevée des marchandises », les experts de l’OMD, Loua Alain Dzomandé et Samson Bilangna, ont félicité les douaniers congolais de leur volonté de s’impliquer dans le processus de cette étude et de leur capacité d’organisation. « En tant qu’experts et par rapport aux thèmes qu’on avait à présenter, nous pouvons dire que les objectifs ont été atteints. Nous avons senti une forte mobilisation de nos collègues douaniers congolais au plus haut niveau, avec la participation du directeur général, et leur volonté de s’impliquer dans le processus de l’étude nécessaire à la mesure du temps de dédouanement», a indiqué Loua Alain Dzomandé.

Cependant, il s’est plaint du débit de la connexion qui n’a pas favorisé une bonne maîtrise du logiciel par les participants. « Nous avons malheureusement eu des difficultés avec la connexion Internet. Le logiciel qui facilite l’étude étant basé au siège de l’OMD à Bruxelles, il fallait avoir un bon débit de connexion pour travailler en temps réel, mais nous avons quand même présenté le logiciel, et les participants y ont pu faire certaines opérations. L’objectif a donc été atteint à 50% », a-t-il renchéri, avant d’assurer les participants de leur disponibilité à surveiller leur connexion sur le logiciel pendant leur temps de travail.

Après la visite du port, les experts ont noté la présence de certaines administrations qui n’avaient pas lieu d’y être, mais qui prélèvent sur la marchandise malgré la circulaire du président de la République qui interdit leur existence, car leurs prélèvements n’arrivent pas au Trésor public.

Pour cela, l’expert a demandé aux administrations douanières congolaises et au secteur privé de collaborer pour améliorer les délais. Outre le secteur privé, a-t-il poursuivi, la marine, la police, la gendarmerie doivent aussi être parties prenantes dans l’opération pour aboutir à l’amélioration des procédures. Loua Alain Dzomandé a également remercié les douaniers de l’intérêt qu’ils ont porté aux travaux de l’organisation mondiale des douanes. « Dans une ou deux ans, on pourra avoir les experts en matière d’étude sur le temps nécessaire à la mainlevée des marchandises en douanes », a-t-il assuré. Ainsi le Congo étant le premier pays de l’Afrique centrale à bénéficier de cette étude, les experts ont promis de suivre leurs collègues du Congo dans la mise en place de cette étude et de revenir si possible lors de l’analyse globale pour faire les estimations.

La cherté de la vie à Pointe-Noire serait liée aux coûts supportés par la marchandise

Les bénéficiaires de cet atelier se sont réjouis des travaux qui leur ont permis de mettre en lumière les zones d’ombre qui existent dans le port autonome. « Nous avons retenu beaucoup de choses au cours de ce séminaire, d’abord la volonté des douanes congolaises de mettre en lumière les différents goulots d’étranglement qu’il y a dans l’enlèvement des marchandises dans le port de Pointe-Noire. Ce port de transit en voie de développement doit être compétitif dans la sous-région, mais le fonctionnement actuel  des administrations et les sociétés privées intervenant dans le port ne permettent pas à celui-ci de remplir ses objectifs», a dit le directeur.

D’après le directeur général, l’étude a révélé que les plus grands responsables du retard de la sortie des marchandises sont les aconiers, les transporteurs et les commissionnaires en douane, et la raison fondamentale de la cherté de la vie à Pointe-Noire est due aux différents coûts que supporte la marchandise à la descente des bateaux jusqu’à la mainlevée des marchandises ou jusqu’à ce qu’elle devienne libre chez l’importateur.

 Mais malheureusement, a-t-il regretté, la douane a toujours été accusée à tort comme étant l’acteur principal des taxes dans le port. « Tout ce que les gens ont payé, c’est à la douane qu’ils ont payé, c’est pour cela que la douane a décidé de faire la lumière dans cette situation. Ceci étant, nous ne nions pas que, dans les services de douanes, il y a encore du travail à faire, nous ne le nions pas, mais nous voulons qu’il soit clair dans l’esprit de tous que la cherté de la marchandise sur le marché de Pointe-Noire est due à tous les intervenants dans le port. Les enleveurs des marchandises qui mettent du temps pour l’enlèvement par manque de véhicules et ces retards qui leur sont dûs sont facturés à ceux qui importent les marchandises, lesquels les répercutent sur les prix des marchandises», a-t-il expliqué.

Le directeur souhaite que le port de Pointe-Noire devienne compétitif et que le Congo ne soit plus classé dans les derniers rangs au plan mondial. Pour cela, il demande aux douaniers d’accomplir leurs tâches conformément aux textes. « Nous avons les textes qui nous donnent le droit de prélever. La douane ne fait pas de prélèvement sans textes et nous voulons que les opérateurs économiques qui payent les droits illégaux les dénoncent, pour nous permettre de mettre le doigt dans les zones d’ombre et d’élucider la situation », a-t-il conclu.

 

Charlem Léa Legnoki