Les Dépêches de Brazzaville : Doudou Copa de Mi Amor, comment a commencé ta carrière ?
Doudou Copa : Un jour de 1994, un ami d’enfance, Guy-Guy Fall, m’entend chanter et m'invite à intégrer le groupe Extra-Musica dont il était le cofondateur. Je suis resté plusieurs années, jusqu’à ce que certaines circonstances m’obligent à continuer en solo. Aujourd'hui, j'ai quatre albums sur le marché et je prépare mon cinquième album, Ace.
Tes qualités de chanteur-compositeur sont appréciées par les mélomanes congolais. Qu’est-ce qui a forgé ce talent qui n’est pas donné à tout le monde ?
C’est le fait d’écouter souvent la musique de ceux qui ont bien fait avant nous… La rumba des aînés comme Pamélo Mounka, Madilu System et Youlou Mabiala m’a beaucoup forgé. Dès que je chante quelque chose, ça attire l’attention de ceux qui aiment écouter la rumba. La rumba est notre patrimoine, il faut la valoriser.
Chaque année le public congolais exprime son désir de voir sur le marché un tube de Doudou Copa ou d’un autre ancien d’Extra Musica. Qu’est-ce qui explique qu'il y a parfois des temps morts ?
Ce ne sont pas des temps morts, chacun a son rythme. Moi, c’est après deux ans d’intervalle que je mets un album sur le marché, afin de mieux laisser les gens découvrir l’album précédent. Le tout dernier, Menu, a déjà, je crois, une année et demie sur le marché. Là je prépare mon cinquième album qui va s’intituler Ace, un terme que je tiens du tennis.
On déplore au niveau des jeunes beaucoup d’antivaleurs. L’une des causes décriées est la musique actuelle qui abrutit la jeunesse à cause des clips et des paroles obscènes…
Je dirai que ce n’est pas la musique qui détruit notre jeunesse. Cela n’a rien à voir. La musique a toujours existé, depuis que le monde est monde. La musique congolaise, loin d’abrutir, éduque et égaie aussi. Je sais que tout n’est pas parfait. Les thèmes de mes chansons concernent des faits sociaux, l’unité nationale, la réalité, l’amour du prochain, l’amour entre l’homme et la femme, j’invite à faire le bien, à être fidèle. Déjà quand on parle de l’amour, au centre c’est Dieu pratiquement. Donc on éduque les gens, on ne raconte pas de n’importe quoi dans nos chansons.
La musique traditionnelle ne t’inspire-t-elle pas ? Que fais-tu pour qu’elle ne disparaisse pas?
On s’inspire un peu de tout. La musique traditionnelle est très importante, surtout dans la rumba. Il y a parfois des choses qui, liées à la musique traditionnelle, donnent une certaine originalité à la musique. Personnellement, je ne sais comment soutenir les artistes pour que les genres du terroir ne disparaissent pas. Déjà, nous sommes exposés au manque de producteurs, les mécènes sont rares. Mais il ne faut pas baisser les bras : devant la recrudescence des AVC, nous avons par vocation l’impérieux devoir de détendre les cœurs.
Un mot sur l’actualité de ton groupe?
Le groupe Doudou Copa est une équipe musicale constituée de jeunes passionnés comme, je cite indistinctement, Jupiter et Andoche qui sont des chanteurs-animateurs ; Shakira, une danseuse professionnelle… et les autres, tous talentueux et disciplinés. Nous offrons des prestations chaque dimanche après-midi à l’espace La Vallée à Djiri.