Droits humains : les veuves invitées à dénoncer les rites humiliants

Mercredi 23 Juin 2021 - 17:30

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La ministre de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, Bertille Nefer Ingani, s'est engagée le 23 juin à Brazzaville à effectuer des descentes dans des familles pour mettre un terme aux traditions rétrogrades infligées aux veuves.

Selon elle, le gouvernement s’attèle à renforcer l’arsenal juridique national par l’élaboration et la révision des textes en vue d’une meilleure prise en charge juridique des femmes et des enfants. Notamment à travers l’avant-projet de loi portant code des personnes et de la famille, l’avant-projet de la loi portant code pénal, l’avant-projet de loi portant code de procédure pénale et l’avant-projet de loi portant code civil. 

La ministre en charge de la Femme s'est exprimée dans le cadre de la journée internationale des veuves, célébrée au niveau national sur le thème : « Sauvons les femmes des rites humiliants et dégradants de veuvage en cette période de covid-19 ».

« Les actions du gouvernement en partenariat avec la société civile consistent à une sensibilisation permanente, au soutien matériel, financier voire médical de cette couche vulnérable et à la consommation de proximité à l’endroit des veuves, des hommes, des garçons, ainsi que des jeunes femmes », a déclaré la ministre Bertille Nefer Ingani, ajoutant qu'« il est temps pour nous de mettre fin à cette plateforme de non-assistance aux personnes en danger ».  

Le coordonnateur résident du système des Nations unies au Congo, Chris Mburu, a rendu public le message du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, publié à cette occasion. Dans celui-ci, il souligne le nombre élevé des veuves en cette période de pandémie de Covid-19, des problèmes auxquels ces femmes sont confrontées, notamment l’accès aux comptes bancaires et aux pensions de retraite.

Dans le cadre de l’aide économique et sociale fournie en réponse à la pandémie, a notifié le secrétaire général de l'ONU, les États doivent tenir compte des 250 millions de veuves dans le monde.

Les droits humains y compris le droit d’hériter et de posséder des biens ne doivent pas être subordonnés à la situation matrimoniale. Le droit des successions et les filets de sécurité sociale doivent garantir la protection et la sécurité des veuves.

L’assistance sociale, notamment les transferts en espèces et les pensions, permet d’aider les veuves qui doivent souvent assumer l’entière responsabilité de leur famille. Les États doivent faire des efforts pour que ces mesures bénéficient également aux femmes qui sont peu visibles, par exemple celles qui n’ont pas de pièce d’identité ou de compte bancaire.

Antonio Guterres a exhorté tous les pays à adopter et à appliquer des lois et des politiques qui favorisent l’égalité des genres, ainsi qu’à abroger toutes les lois discriminatoires qui perpétuent l’assujettissement et l’exclusion des femmes.

« Il s’agit là d’un élément central de mon appel à l’action en faveur des droits humains. La persécution et l’exhérédation des veuves – par la loi et la coutume – font partie des pires formes de discrimination fondée sur le genre », a-t-il lancé. « Engageons-nous à faire le nécessaire pour que toutes les veuves occupent une place respectée dans nos sociétés et pour qu’elles aient accès à la protection juridique et sociale, de sorte qu’elles puissent vivre en paix et pleinement réaliser leur potentiel », a conclu Antonio Guterres.

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

Les veuves posant avec les officiels (Adiac)

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