En Libye, un an de guerre fratricide et le pire est à craindreJeudi 2 Avril 2020 - 15:30 Combats meurtriers, déplacés par dizaines de milliers et production pétrolière à l'arrêt : la Libye subit depuis un an une guerre d'usure entre ses pouvoirs rivaux, aux portes de la capitale Tripoli, et le pire est à craindre avec la pandémie du nouveau coronavirus. " Au fil des mois, les ingérences armées étrangères ont même exacerbé ce conflit, avec d'un côté les Emirats arabes unis et la Russie soutenant le maréchal Haftar, et de l'autre la Turquie appuyant le GNA. A son tour, l'expérimenté émissaire de l'ONU Ghassan Salamé a fini par jeter l'éponge début mars, après l'échec de ses tentatives pour pacifier ce pays pétrolier plongé dans le chaos et livré aux milices depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Fin janvier à Berlin, les pays concernés se sont engagés à respecter un embargo sur les armes et à soutenir un cessez-le-feu. Une énième promesse non tenue de la part d'une communauté internationale qui, de l'avis général, porte une lourde responsabilité dans la situation : très vite, l'ONU a dénoncé un afflux continu d'armes et de mercenaires. Le GNA reçoit encore des renforts humains et armes de Turquie. Les pro-Haftar bénéficient d'une aide militaire, dont des drones, et financière surtout, des Emirats, devenu un acteur clé dans le conflit. "Bataille existentielle" Cette intervention turque a été significative : Ankara a signé un accord militaire avec le GNA pour fournir armes et combattants, dépêchant des centaines de combattants syriens pro-turcs en Libye. A cela s'ajoute le soutien des groupes armés de l'ouest libyen, dont ceux de Misrata, qui veulent "empêcher Haftar de prendre le pouvoir", dit M. Lacher. Pour ces groupes, "il s'agit d'une bataille existentielle", car ils craignent des "crimes de guerre, des châtiments collectifs sous un régime dictatorial". "Conditions dramatiques" Selon l'ONU, les combats, mais aussi les mesures de confinement dues au Covid-19, entravent l'accès humanitaire et la libre circulation du personnel médical et humanitaire en Libye.
AFP Légendes et crédits photo :Des habitants de Tripoli font la queue devant une banque, respectant les mesures de protection sanitaire (Mahmud TURKIA / AFP) Notification:Non |