Enjeux de l’heure : l’UDPS favorable à un recensement administratif préalable aux élections

Lundi 8 Mars 2021 - 17:46

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Les plus farouches opposants à cette thèse y voient une tentative de violation de la Constitution et de refus d'organiser les élections en 2023. 

Alors que le débat sur le processus électoral vient d'être relancé, la question d’un recensement administratif préalable aux élections de 2023 ressurgit et choque l’opinion publique parce qu’étant synonyme à un nouveau glissement. Les explications de l’initiateur de cette proposition, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya Tshilumba, ont du mal à convaincre les plus farouches opposant à cette thèse qui rappelle de mauvais  souvenirs.

Lors d’une manifestation publique de l’UDPS organisée, le 7 mars, à Kinshasa, Augustin Kabuya a officiellement déclaré que la tenue des élections en 2023 est conditionnée par le recensement de tous les Congolais. « Nous irons aux élections à condition d’avoir recensé tous les Congolais. Nous allons identifier les vrais Congolais avant d’aller aux élections. Nous, UDPS, on ne craint pas les élections », a-t-il dit.

Réponse du berger à la bergère

Cette déclaration, diamétralement opposée aux recommandations des évêques sur le respect des délais constitutionnels, notamment liés à l’organisation des élections, semble être la réponse du parti présidentiel à la Conférence épiscopale nationale du Congo. En effet, plusieurs collaborateurs du chef de l’Etat avaient déjà critiqué la position des évêques catholiques en ne leur reconnaissant pas la compétence de fixer les dates des élections en République démocratique du Congo.

Au sein de l’opinion, l’on estime de même que le secrétaire général de l’UDPS s’arroge le pouvoir organisateur des élections alors que cela est reconnu à la Céni. L’on reproche également à Augustin Kabuya d’édicter ses propres normes en dehors des dispositions légales et d’imiter le Front commun pour le Congo dont la tentative en 2015 s’était soldée par un échec. « Qui empêche ou qui a empêché a l'UDPS au pouvoir depuis janvier 2019 d’organiser le recensement de la population ?» s’interroge-t-on.

Dans ce même contexte,  le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa intervenant, le 7 mars, à l’occasion de la clôture de l’atelier organisé en faveur des chargés de la logistique de son institution a rassuré l’opinion sur la possibilité de tenir les élections dans le délai, soit en 2023. Il a estimé qu’une bonne utilisation du matériel acquis par la Céni depuis 2006 devrait permettre au pays d’éviter un nouveau dépassement de délai.

Jules Tambwe Itagali

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