Entrepreneuriat féminin : des restrictions responsables du maintien des femmes dans l’informel

Jeudi 26 Septembre 2013 - 17:42

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Le nouveau rapport Banque mondiale/IFC « Women, business and law 2014 : removing restrictions to enhance gender equality » (les femmes, l’entreprise et le droit : lever les obstacles au renforcement de l’égalité hommes-femmes), publié le 24 septembre, a révélé que les femmes travaillent moins dans le secteur formel où les restrictions à l’emploi sont les plus importantes.

Troisième de la série, le rapport a examiné les réglementations défavorables aux femmes entrepreneures et salariées dans cent quarante-trois pays à travers le monde. Tout en déplorant la présence de lois encore défavorables à l’endroit des femmes, le document a noté la diminution des barrières juridiques et réglementaires durant les cinquante dernières années dans plusieurs régions du monde, y compris en Afrique subsaharienne. Certains pays d’Afrique de l’ouest dont la Côte d’ivoire et le Mali sont présentés comme les plus grands réformateurs. Désormais, a indiqué le rapport, les maris ne peuvent plus empêcher unilatéralement leurs femmes de travailler dans ces deux pays. Une réforme majeure qui doit forcément inviter la RDC à s’en imprégner pour améliorer les conditions professionnelles des femmes, selon une analyste congolaise.

Une foule compacte en train de traverser le pont Cabu à Kasa-vubuÀ en croire le rapport, les lois qui limitent l’activité économique des femmes se retrouvent dans les régions du Moyen-Orient et Afrique du nord mais aussi d’Afrique subsaharienne et Asie du sud-est. Le même rapport a indiqué que quarante-quatre pays ont ainsi adopté des réformes juridiques courageuses pour améliorer les perspectives économiques des femmes au cours des deux dernières années. Il s’agit d’une étape importante franchie par ces pays. « Le moyen le plus sûr d’aider à enrichir la vie des familles, les communautés et les pays est de permettre à chaque individu de valoriser au maximum son potentiel créatif », a fait remarquer le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. Les plus grandes réformes menées ces deux dernières années ont touché les domaines du droit de la femme à la propriété et de sa participation à la prise de décisions. De même, certaines réformes ont permis d’examiner les protections juridiques contre les violences faites aux femmes. 

Jim Yong Kim a reconnu le long chemin à parcourir pour arriver à éradiquer graduellement les formes tenaces de discrimination à l’égard des femmes. Mais les analystes du rapport se disent optimistes. Selon eux, l’on observe effectivement des progrès vers l’égalité des sexes devant la loi. « Nos données montrent qu’au cours des cinquante dernières années, partout dans le monde, les pays ont commencé à lever des restrictions établies de longue date qui limitaient la capacité des femmes à participer plus pleinement à la vie économique », a martelé Augusto Lopez-Claros, directeur des indicateurs mondiaux et analyses de la Banque mondiale. Dès lors, le défi qui se dessine pour les prochaines années est de consolider cette tendance car l’émancipation de la femme aura pour effet, selon lui, d’encourager la compétitivité et la prospérité. 

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Du chemin à parcourir avant l'égalité des sexes