Environnement : des acteurs s'approprient les principes directeurs des Nations unies sur la gestion des ressources naturelles

Samedi 21 Février 2015 - 15:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Au regard des impacts négatifs des activités extractives sur l’environnement, il se tient, les 20 et 21 février à Brazzaville, un atelier national sur les droits de l’Homme, la prévention des conflits et l’exploitation des ressources naturelles au Congo.

L’objectif est de rassembler les différents acteurs impliqués dans les activités des industries extractives et de l’exploitation des ressources naturelles au Congo à l’effet de promouvoir et de contribuer à la mise en œuvre des principes directeurs et du cadre conceptuel des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme.

« Il est frappant de constater à quel point l’exploitation des ressources naturelles s’accompagne souvent d’un net recul des droits de l’Homme. Les lieux d’implantation de certaines entreprises deviennent parfois des sites sur lesquels prospèrent non seulement les richesses, mais aussi les violations des droits fondamentaux. Le progrès économique devient, paradoxalement, un facteur de régression des droits de l’Homme en raison des incidences néfastes qu’il engendre. Le premier de ces effets est incontestablement l’exploitation de la classe ouvrière », a déclaré le directeur général des Droits humains, Philippe Ongania.

Pour lui, « Les effets les plus néfastes de l’exploitation des ressources naturelles sur l’environnement ne sont plus à démontrer. De nos jours, il est devenu banal de rappeler à quel point l’activité de l’industrie extractive a profondément bouleversé le mode de vie des populations habitant dans les zones d’exploitation, entraînant parfois leur déplacement forcé. La disparition des villages autochtones et la destruction des zones agricoles, les risques de pénurie alimentaire, la contamination des sols et la pollution des eaux sont autant de risques souvent directement liés à l’activité industrielle de l’exploitation des ressources naturelles, une menace pour les droits de l’Homme ».

Au cours des travaux, les participants ont établi un état des lieux de la situation des droits de l’Homme en rapport avec l’exploitation des ressources naturelles, identifié les bonnes pratiques et formulé des recommandations à partir desquelles sera développé un plan d’action pour la mise en œuvre des principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits humains.

Cet atelier devra aboutir à la mise en place d’un cadre d’échanges entre les différents acteurs, dans l’optique de prévenir et mettre un terme aux violations des droits de l’Homme observées dans le cadre des activités des entreprises au Congo. « En dépit des progrès accomplis et des résultats indéniables, la logique du profit entretenu par les grands groupes industriels est encore incompatible, dans la plupart des cas, avec les préoccupations liées aux droits de l’Homme. Certaines entreprises sont mises à l’index par la communauté internationale, parce qu’on y meurt encore pour avoir revendiqué un repos, ou un salaire décent. Dans d’autres, on découvre avec stupeur l’existence d’une forme d’esclavage moderne », a-t-il conclu.

Notons que suivant les principes des conventions de portée générale relatives à la protection des droits des travailleurs, les Etats doivent davantage protéger les droits de l’Homme, de même qu’il appartient aux entreprises de les respecter. Un accent particulier est mis sur le droit d’accès des victimes aux voies de recours en vue de la réparation des préjudices subis.

Cet atelier qui a regroupé les représentants des ministères concernés, des entreprises et de la société civile impliqués dans le suivi des projets d’exploitation des ressources naturelles et les représentants des communautés locales autochtones, a été organisé par le Centre des Nations unies pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique centrale, en partenariat avec le gouvernement du Congo et l’Organisation internationale de la francophonie.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Une vue des participants au cours de l'atelier