Environnement : garde forestier, le métier contribue au développement du tourisme

Vendredi 2 Août 2019 - 13:42

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De nombreux pays africains comptent, en ces temps de crise, sur le développement du tourisme pour générer des ressources importantes au budget des États. Or, l’un des pans les plus importants du tourisme dans les pays africains est lié au tourisme de la nature.

Chaque année les parcs naturels accueillent des millions de touristes venus du monde entier pour admirer les animaux sauvages à l’instar du gorille des montagnes au Rwanda, des Okapis en RDC ou des éléphants de la Cuvette ouest au Congo. Mais pour que ces animaux puissent vivre en paix dans leur milieu naturel sans risquer de se faire abattre par des braconniers, il y a un corps de métier qui en a le mérite ; c’est celui de gardes forestiers. Saviez-vous que grâce à la protection efficace de leurs habitats par les gardes forestiers, le nombre de gorilles de montagne a été multiplié par deux ces trente dernières années ? Saviez- vous aussi que les gardes forestiers contribuent également à la consolidation de la paix environnementale ?

Selon Johannes Refisch, coordinateur du Partenariat pour la survie des grands singes au Programme des Nations unies pour l’environnement, « l’importance du travail effectué par les gardes forestiers et les éco-gardes est visible de plusieurs façons. Les gorilles de montagne en sont un exemple fantastique : pas un seul gorille de montagne n'a été tué au cours des dix dernières années », relève-t-elle.

En novembre 2018, l’Union internationale pour la conservation de la nature a déclaré que le gorille de montagne n’était plus « menacé d’extinction ». L’espèce a été reclassée « en danger » grâce aux efforts de conservation. « Néanmoins, il ne faut pas oublier l’important travail des gardes forestiers dans les « parcs en proie aux conflits » de la République démocratique du Congo, tels que ceux des Garama, Virunga, Maiko et Kahuzi-Biega », rapelle Johannes Refisch. « deux cents gardes forestiers ont été tués dans le seul parc national des Virunga ces vingt dernières années », conclut-elle.

La journée mondiale des rangers, une initiative de la Fédération internationale des rangers, est célébrée le 31 juillet de chaque année pour rendre hommage au travail accompli par les gardes forestiers pour protéger les trésors naturels de la planète et commémorer la vie de ceux qui ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions. Il existe un certain nombre d’exemples en Afrique où la gestion communautaire des ressources naturelles, associée à une protection efficace par des éco-gardes, a permis de réduire les conflits entre l’homme et la faune sauvage. Les communautés sont en première ligne de la conservation de la faune et doivent prendre la place qui leur revient dans l’économie de la faune. Ce point a été souligné lors d’un sommet sur l’économie de la faune sauvage africaine, qui s’est récemment tenu au Zimbabwe. « Le commerce illégal d’espèces sauvages profite à un nombre très restreint d’individus, mais nuit à beaucoup d’autres », se désole Doreen Robinson, responsable des questions liées à la vie sauvage à l’ONU Environnement. Mais lorsque les communautés et les gardes forestiers œuvrent de concert, avec le soutien des gouvernements et des organisations internationales, on peut protéger la faune et faire en sorte que les personnes qui ont la responsabilité de vivre aux côtés de la faune puissent en tirer le maximum d’avantages. C’est fort de tous ces atouts et ayant pris conscience de l’importance de l’industrie touristique que les gouvernements africains intensifient leurs activités de lutte contre le braconnage et ont récemment enregistré plusieurs succès.

Boris Kharl EBAKA

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