Environnement sain: relever les défis pour protéger les droits humains

Vendredi 16 Juillet 2021 - 13:35

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Au moins 155 États reconnaissent à leurs citoyens le droit de vivre dans un environnement sain, que ce soit par le biais de leur législation nationale ou d’accords internationaux, comme la « Déclaration universelle des droits de l’homme ». Malgré ces protections, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 23% de tous les décès sont liés à des risques environnementaux tels que la pollution de l’air, la contamination de l’eau et l’exposition aux produits chimiques.

De telles statistiques expliquent pourquoi le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a adopté une résolution réaffirmant l’obligation des États de protéger les droits de l’homme, notamment en prenant des mesures plus énergiques pour relever les défis environnementaux. Voici quelques-unes des façons dont le droit humain à la santé est compromis, lorsque la planète est menacée.

La destruction des espaces sauvages favorise l’émergence de maladies zoonotiques

La modification des terres pour créer de l’espace pour les habitations, les fermes et les industries a augmenté les contacts entre les êtres humains et la faune sauvage et favorise le passage de pathogènes entre les animaux sauvages et les humains. On estime que 60 % des infections humaines sont d’origine animale. Il existe de nombreux autres virus qui pourraient passer des animaux aux êtres humains. Selon de nombreuses études, pas moins de 1,7 million de virus non identifiés du type de ceux connus pour infecter les humains existeraient encore chez les mammifères et les oiseaux aquatiques. N’importe lequel d’entre eux pourrait être la prochaine maladie potentiellement encore plus perturbatrice et mortelle que la Covid-19.

La pollution atmosphérique réduit la qualité de la santé et diminue l’espérance de vie

Neuf personnes sur dix respirent un air pollué à travers le monde, ce qui nuit à la santé et réduit la durée de vie de ces personnes. Chaque année, environ 7 millions de personnes meurent de maladies et d’infections liées à la pollution atmosphérique, soit plus de cinq fois le nombre de personnes qui périssent dans des accidents de la route. L’exposition aux polluants peut également affecter le cerveau, entraînant des retards de développement, des problèmes de comportement et même une baisse du QI chez les enfants. Chez les personnes âgées, les polluants sont associés aux maladies d’Alzheimer et de Parkinson.

La perte de biodiversité compromet la valeur nutritionnelle des aliments

En l’espace de 50 ans, les régimes alimentaires humains sont devenus de plus en plus similaires, seulement 12 cultures et cinq espèces animales fournissent 75% de l’apport énergétique mondial. Aujourd’hui, près d’une personne sur trois souffre d’une forme de malnutrition et une grande partie de la population mondiale est touchée par des maladies liées à l’alimentation, comme les maladies cardiaques, le diabète et le cancer.

La perte de biodiversité réduit également la portée et l’efficacité des médicaments

Les produits naturels constituent une grande partie des produits pharmaceutiques existants et ont été particulièrement importants dans le domaine de la thérapie pour le cancer. Mais selon les estimations, 15000 espèces de plantes médicinales sont menacées d’extinction et la Terre perd au moins un grand médicament potentiel tous les deux ans.

La pollution menace des milliards de personnes dans le monde

De nombreux problèmes de santé découlent de la pollution et de l’idée que les déchets peuvent être jetés à la poubelle alors qu’en fait, une grande partie d’entre eux restent dans les écosystèmes, affectant la santé environnementale et humaine. L’eau contaminée par les déchets, les eaux usées non traitées, le ruissellement agricole et les rejets industriels exposent 1,8 milliard de personnes au risque de contracter le choléra, la dysenterie, la typhoïde et la polio. Le méthylmercure, une substance présente dans les produits de consommation courante qui contamine le poisson, peut avoir des effets toxiques sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire lorsqu’il est consommé par l’homme. Et un nombre croissant de preuves suggère qu’il y a lieu de s’inquiéter de l’impact des microplastiques sur la vie marine et le réseau alimentaire.

Le changement climatique introduit des risques supplémentaires pour la santé et la sécurité

La dernière décennie a été la plus chaude de l’histoire de l’humanité jamais enregistrée et l’on ressent déjà les effets du changement climatique. Les incendies de forêt, les inondations et les ouragans sont devenus des événements climatiques réguliers qui menacent les vies, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire. Les changements climatiques affectent également la survie des microbes, facilitant ainsi la propagation des virus. Selon des experts, les pandémies sont susceptibles de se produire plus fréquemment, de se propager plus rapidement, d’avoir un impact économique plus important et de tuer davantage de personnes.

La 46e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies a récemment adopté une résolution  appelant les États à conserver, protéger et restaurer les écosystèmes, les décrivant comme essentiels à la santé et au bien-être de l’homme. Au moins 69 États se sont engagés à entamer un dialogue pour reconnaître le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable. 

Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

Photo: Vue d'une forêt du Congo

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