![]() Épidémie de charbon: la RDC et l'OMS renforcent la riposteVendredi 2 Mai 2025 - 17:15 Selon un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les premières alertes concernant l'épidémie de charbon en Republique démocratique du Congo (RDC) ont été lancées le 22 mars dernier dans le parc national de Virunga, où des dizaines de buffles et d'hippopotames étaient morts. Déjà seize cas suspects et un cas humain confirmé ont été rapportés dans la province du Nord-Kivu avec un décès enregistré. Pour endiguer la propagation de l'épidémie de charbon, la RDC et l'OMS mutualisent leurs efforts en vue d'assurer une réponse d'urgence. C'est dans ce cadre que l'OMS réalise une évaluation en vue de déterminer le risque de propagation de l'infection. L'agence onusienne apporte également son soutien aux autorités sanitaires pour renforcer la réponse, y compris la surveillance des maladies et l'investigation pour identifier la source de l'épidémie et les chaînes de transmission, ainsi que la fourniture de matériel médical et de traitement. L'OMS facilite, en outre, la coordination transfrontalière entre la RDC et l'Ouganda pour améliorer la réponse à l'épidémie. Son représentant en RDC, le Dr Boureima Hama Sambo, a souligné que les efforts entre son institution et le pays visent à interrompre rapidement la propagation de l'épidémie de charbon. "Nos efforts sont concentrés sur l'interruption rapide de la transmission animal-homme", a-t-il déclaré, renchérissant : "Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement, les communautés et les partenaires pour renforcer les mesures de réponse afin de protéger la santé publique maintenant et à l'avenir". Pour répondre efficacement à l'épidémie, l'OMS et ses partenaires travaillent sous l'approche unifiée « Une seule santé », afin de protéger la santé humaine, environnementale et animale, reconnaissant l'interconnexion des trois aspects et la nécessité de mesures globales. Quid de la maladie du charbon ? Le charbon est une infection bactérienne qui affecte principalement les animaux. Les humains peuvent la contracter directement ou indirectement à partir d'animaux infectés, ou par exposition à des produits animaux infectés ou contaminés. Chez l'homme, le charbon n'est généralement pas considéré comme contagieux, bien que des cas rares de transmission de personne à personne existent. La maladie présente trois formes chez un être humain, nécessitant toutes une attention médicale rapide. La plus courante de ces trois formes est le charbon cutané. Il survient lorsque les spores entrent en contact avec une peau lésée, provoquant une bosse qui démange et se transforme en plaie noire. Cette forme peut également entraîner des maux de tête, des douleurs musculaires, de la fièvre et des vomissements. Le charbon gastro-intestinal survient après avoir consommé de la viande infectée, provoquant des symptômes similaires à une intoxication alimentaire qui peuvent s'aggraver en douleurs abdominales sévères, vomissements sanglants et diarrhée. La forme la plus rare et la plus grave est le charbon par inhalation, qui résulte de l'inhalation des spores, débutant par des symptômes similaires à un rhume avant de rapidement entraîner des problèmes respiratoires graves et un choc. Tous les cas humains de charbon nécessitent une hospitalisation. S'agissant de la prise en charge médicale, la maladie est traitable avec des antibiotiques qui doivent être prescrits par un professionnel de la santé. Il existe aussi des vaccins pour le bétail et les humains. Cependant, les vaccins humains sont en quantité limitée et utilisés principalement pour protéger les individus sélectionnés ayant une exposition professionnelle possible au charbon. Selon l'OMS, des efforts sont en cours pour vacciner le bétail dans les communautés vivant près des rivières, tandis que les équipes vétérinaires éliminent en toute sécurité les carcasses d'animaux pour éviter une infection potentielle, et des campagnes de sensibilisation publique sont intensifiées pour renforcer les mesures préventives. Précisons que l'épidémie a touché quatre zones de santé autour du lac Édouard, à la frontière entre la RDC et l'Ouganda. Elle est liée à celle en cours du côté ougandais du lac, où sept cas humains suspects ont été notifiés dans le district de Kabale (Ouest). Les efforts de réponse sont en cours, y compris la vaccination du bétail. Blandine Lusimana Notification:Non |