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Et Joe Biden s’imposa …

Lundi 5 Avril 2021 - 16:27

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S’il fallait une preuve que les Américains ont tourné définitivement la page Trump et pris la juste mesure des défis de ce temps auxquels ils se trouvent confrontés, la stratégie globale qu’affiche leur nouveau président est là pour l’apporter. Moins de cent jours après son installation dans le « bureau ovale » de la Maison Blanche Joe Biden multiplie, en effet, les décisions qui mettent un terme à la politique dite de l’ « America first » que son prédécesseur avait inscrite en tête de ses priorités, provoquant un repli sur soi de la première puissance mondiale que celle-ci aurait fini par payer cher, très cher.

 

Témoignent de ce changement radical de nombreuses décisions : le retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat, la relance de l’économie américaine grâce à des dépenses publiques qui pourraient atteindre le montant pharamineux de 5.000 milliards de dollars, l’ampleur de la réponse apportée par l’Etat à la lutte contre la pandémie du coronavirus, la reprise  pour l’instant indirecte des négociations avec l’Iran sur la question éminemment délicate de l’arme nucléaire, le resserrement des liens entre les Etats-Unis et l’Europe, les discussions pour le moins musclées que Washington engage avec Moscou et Pékin, la recherche d’un accord avec le Mexique pour mettre un terme au déferlement incontrôlable des migrants sur le sol américain…

 

Autant de décisions que Donald Trump refusait de prendre alors qu’il en avait le pouvoir, ce qui  affaiblissait de façon inquiétante la présence américaine sur la scène mondiale et réduisait plus généralement l’influence du camp occidental dans le champ diplomatique planétaire.

 

Les temps à venir confirmeront sans aucun doute la volonté de Joe Biden de corriger les erreurs commises par Donald Trump tout au long de son mandat et de rendre aux Etats-Unis la place éminente qu’ils avaient acquise tout au long du siècle précédent en se portant par deux fois au secours de la vieille Europe lors des guerres mondiales de 1914-1918 et 1940-1944. C’est pourquoi il importe au plus haut point que l’Afrique, pour ne citer qu’elle, fasse mieux entendre sa voix à Washington et à New York comme le suggère finement aujourd’hui l’ancien président Barack Obama plus présent que jamais au côté de Joe Biden et qui, de ce fait, redevient très influent.

 

L’enjeu est d’autant plus important pour les Africains que les Etats-Unis vont devoir s’investir massivement sur le continent comme le fait aujourd’hui la Chine de Xi-Jinping  et comme s’apprête à le faire de nouveau la Russie de Vladimir Poutine, en raison du poids humain, économique, financier croissant du continent. Ignoré largement par Donald Trump celui-ci figurera certainement dans les années à venir en bonne place dans les priorités de la diplomatie américaine avec tous les avantages que cela lui procurera.

 

Le fait que Joe Biden s’emploie à concrétiser dans le temps présent la politique d’ouverture qu’il n’a pas cessé de proposer à ses concitoyens tout au long de la campagne et qui lui a permis de se faire élire ouvre tous les champs possibles au développement d’une coopération efficace entre les deux continents. Ceci est d’autant plus vrai qu’il ne briguera sans doute pas un nouveau mandat en 2024 mais fera tout pour que sa vice-présidente, Kamala Harris, femme noire née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, lui succède à la tête de l’Etat fédéral.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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