Évènements des 19 et 20 septembre : l’ONU réclame une enquête indépendante

Mercredi 28 Septembre 2016 - 18:00

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Une enquête indépendante sur les récentes violences en RDC est nécessaire, selon la communauté des nations, afin d'éviter une aggravation de la crise entre pouvoir et opposition.

Les tristes événements des 19 et 20 septembre, qui ont eu lieu à Kinshasa sur fond de répression de la marche organisée par l'opposition à trois mois de la fin du mandat du président Joseph Kabila, étaient à l’ordre du jour au Haut-commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) à Genève le 27 septembre. Les dérapages ayant émaillé cette manifestation ont été largement commentés par les responsables onusiens chargés des droits de l’Homme qui, sans ambages, ont pointé la responsabilité des autorités de Kinshasa dans ce dossier.

La haute commissaire adjointe aux droits de l'Homme, Kate Gilmore, n’est pas allée de main morte pour stigmatiser la méthode forte utilisée par les forces de l’ordre qui ont fait, d’après le HCDH, quarante-neuf civils, cent-vingt sept blessés et quatre policiers tués. Dans son intervention, elle a notamment mis en relief le caractère prémédité de ce qu’elle considère comme une répression impliquant des jeunes payés pour perturber la manifestation. Aussi, pour éviter une aggravation de la crise entre pouvoir et opposition, Kate Gilmore suggère l’ouverture d’une enquête indépendante, transparente et crédible censée faire toute la lumière sur ces évènements et traduire en justice les auteurs et instigateurs des violences.

Alors que le gouvernement se défend en appuyant l’intervention des forces de l’ordre obligées de disperser la manifestation qui prenait les allures d’une véritable insurrection, la responsable onusienne affirme, quant à elle, que « les forces de sécurité ont eu un recours excessif à la violence et aux armes ». Elle redoute, par ailleurs, « une crise à grande échelle » et appelle tous les protagonistes de la crise congolaise à réagir en faisant preuve de volonté politique pour éviter une aggravation de la situation.

Réagissant aux propos de Kate Gilmore sur une chaîne périphérique, le ministre de la Justice, Alexis Thambwé Mwamba, invite à les relativiser. « Je pense que le haut-commissaire vise certainement un idéal. Mais je pense que par rapport à ce qui se passe dans d’autres pays voisins dans le continent, on ne peut pas dire que nous soyons un régime tout à fait répressif. Vous savez qu’ici on a plus de soixante chaînes de télévision et radios qui, à longueur de journée, insultent tout le monde, y compris le président de la République, son épouse et tous les ministres de la République. Dans d’autres pays, ces gens seraient embastillés. Ce n’est pas le cas. Pour des raisons diplomatiques, je ne peux pas décider », a-t-il déclaré.   

Alain Diasso

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