![]() Exposition Rumb’art : la rumba montrée sous ses plus beaux atoursSamedi 25 Juin 2022 - 13:30 Tout un univers gravite autour de la musique congolaise qui n’est pas que chanson ou danse, mais aussi art et passion de vivre, l’identité de tout un peuple qui s’exprime notamment à travers ses habitudes vestimentaires. Ces diverses représentations de la musique congolaise sont livrées par les cinquante-huit artistes plasticiens, sculpteurs et peintres en majorité, qui exposent du 24 juin au 15 juillet, à Wallonie-Bruxelles.
Dans la diversité des œuvres qui composent l’exposition Rumb’art, certaines créent la surprise. La beauté ou l’originalité que l’on décèle en découvrant l’une ou l’autre expliquait l’attroupement observé devant elle au vernissage, le 23 juin. Il y a notamment le "Joueur de maracas" et "Kumba", deux sculptures monumentales bien au centre de la salle devant lesquelles les visiteurs étaient nombreux à se photographier. « Ces œuvres m’ont appelé, elles m’ont parlé. J’y ai senti beaucoup de force et en même temps une grande fragilité. C’est ce paradoxe et leur audace qui m’a plu. Faire danser dans le désespoir de ce que l’on voudrait jeter, c’est beaucoup de soleil dans une atmosphère cruelle », a commenté la soprano Isabelle Kabatu. Réalisées à base de bouteilles de plastique froissées, leur grande originalité a causé la stupéfaction de plusieurs. Face à l’admiration suscitée, son auteur se plaisait à expliquer sa démarche : « Kumba est une femme potelée, elle n’a rien à avoir avec le canon occidental mais entre plutôt dans le canon typiquement congolais ». Jean-Alain Masela a renchéri : « Je suis parti de la kumba à la rumba, évoquant les origines cubaines de notre rumba avec le "Joueur de maracas" et quoique devenue rumba, elle en a gardé les germes comme en témoigne notre chère "Kumba", figure de la rumba moderne dansée par une femme contemporaine ». Des thèmes variés Les thématiques sont diverses, quand elles sont en vedettes, les stars sont présentées selon les époques et les styles. Pour sa part, Francine Mava a choisi de parler de la "Rumba au présent". A voir tous les murs tapissés de toiles du hall au deuxième niveau où est ouverte la nouvelle salle d’exposition, il n’était pas facile de tout scruter. C’est là que les thèmes sont les plus variés. "Le divertissement", c’est cette description que livre une des toiles de Denis Matemo et, pour le peintre populaire Moke Fils, c’est le "TP OK Jazz" qui excelle dans cet art et la représente au mieux, alors que Papy Malambu y voit le "Réveil de l’Afrique". Dans la perspective de la pérenniser, Bafululu évoque la "Rumba à travers les enfants". La Sape revient souvent, hommes en costume-cravate, femmes et même enfants sapés apparaissent sur plusieurs toiles aux couleurs chatoyantes. La coiffure n’est pas en reste avec Dikisongele qui renvoie à l’afro très à la mode en ce moment que l’on perçoit en regardant de belles têtes, impressionnantes tout de même, coiffées de bonnets.
Nioni Masela Légendes et crédits photo : 1- Le metteur en scène italien Stefano Giuliani posant avec la Kumba / DR
2- Rumba ou le divertissement de Denis Matemo / DR
3 - Le TP OK Jazz de Moke Fils / DR Notification:Non |