Fac’Arts : six bourses octroyées pour le développement de projets d’entrepreneuriat culturelDimanche 26 Mai 2024 - 8:56 Un chèque de 7000 dollars a été remis à six boursiers sur les douze candidats arrivés au bout de la course, le 24 mai au Centre Wallonie-Bruxelles, marquant le couronnement de cinq années de parcours du programme lancé en 2019 par la Plateforme contemporaine pour contribuer au meilleur avenir de la culture en République démocratique du Congo. Douze candidats sur les vingt-et-un au début ont été les plus téméraires, gardant le cap. Ainsi, douze brevets leur ont été décernés mais seuls six ont remporté la mise. Kerene Maleli, Augustin Kibushi, Sarah Ngoie, Cerise Ngoie, Lisa Bwalelo et Fabrice Makosi sont les six premiers boursiers du projet Fac’Arts. Passés au crible par le jury présidé par le chef de programme culture Unesco, les projets primés ont été jugés « d’une valeur exceptionnelle ». Pourtant, ces opérateurs culturels en herbe ne sont pas issus de filières artistiques. « Il leur a fallu faire une immersion dans un secteur où ils étaient novices. Interroger plusieurs disciplines et se créer une place pour », a témoigné Augustin Bikale. Parmi eux, des licenciés en droit et économie désormais engagés à booster le secteur culturel et s’y positionner comme acteurs incontournables. La diversité des projets proposés fait la richesse de cette première édition de Fac’Arts. Les six boursiers ont choisi des domaines spécifiques dans lesquels ils pensent offrir les meilleurs services sur le marché en y apportant leur touche innovante. Les trois premiers d'entre eux se sont engagés dans des voies distinctes. Avec « Monis’arts », Kerene Maleli choisit l’Art-déco comme champ d’activité à travers « la fabrication d’objets décoratifs et l’accompagnement des artistes pour la vente et la promotion de leurs œuvres ». Optant pour la musique, Augustin Kibushi lance « Rumba » dans la visée de « la découverte et la protection des talents ainsi que leur booking ». Avec « EsengoBD » Sarah Ngoie entend apporter sa pierre dans l’univers de la bande dessinée, quitte à « créer une maison d’édition » accordant la primeur de ses services aux bédéistes congolais. Quant aux trois autres, « Cerise production » de Cerise Mbenzu s’attribue comme mandat de « créer de la valeur autour du management des projets artistiques en passant de la création jusqu’à la production pour la promotion des artistes et la valorisation des expressions culturelles ». Pour sa part, Lisa Bwalelo a décidé d’orienter sa marque « Mama Uzima » vers « une industrie de couture spécialisée dans la confection de tenues de scènes ». Dans le but, précise-t-elle, « de créer des costumes qui contribuent à l’esthétique et à la narration de performances artistiques pour susciter une émotion ou créer un aspect visuel qui conduise à une expérience immersive du public ». Fabrice Makosi, avocat au barreau de Kinshasa, dévoue comme mission à « Mwinda arts (emmener la lumière dans l’art) », « l’assistance juridique spécialisée » à travers « l’accompagnement des artistes pour la contractualisation, la protection de leurs œuvres » et « management et promotion d’artistes ». Renforcer les capacités techniques La première édition Fac’Arts, portée par la Plateforme contemporaine, a eu l’avantage de produire six opérateurs culturels prêts à œuvrer de manière efficiente. Ce, épousant son ambition et son engagement à s’investir pour l’amélioration de la qualité artistique afin de valoriser la culture congolaise tout en promouvant l’émergence d’un entrepreneuriat local fort et actif. Vision rappelée par Benjamin Tezangi pour qui « la formation professionnelle culturelle constitue un levier majeur de compétitivité et d’adaptabilité pour les entreprises lorsqu’il s’agit de faire face efficacement aux changements technologiques ou de mutation économique ». Le coordonnateur de la Plateforme contemporaine n’était pas le seul à afficher sa fierté d’avoir mené la barque à si bon port. En effet, les partenaires du programme, particulièrement les ambassades de Belgique et d’Allemagne associées à l’Institut Goethe, l’institution financière Finca et l’Unesco ont chacun loué les efforts et l’énergie fournis dans sa concrétisation. Aussi, Augustin Bikale s’est targué que cette dernière organisation, à travers Fac’Arts, a « accompagné l’avenir de la RDC dans le secteur » culturel. Et qui plus est, « un projet qui a formé des consommateurs de la culture ». Soulignant en sus que pour l’Unesco « le projet entre dans les missions de l’organisation d’aider le pays à se doter non seulement des instruments juridiques ou des politiques, mais également de renforcer les capacités techniques pour tous ceux qui s’engagent dans ce secteur ».
Nioni Masela Légendes et crédits photo : 1-Les douze brevetés avec Augustin Bikale ainsi que le coordonnateur et la vice-PCA de la Plateforme contemporaine/ Adiac
2- Les six boursiers brandissant leurs chèques en compagnie du coordonnateur et de la vice-PCA de la Plateforme / Adiac Notification:Non |