Femmes carriéristes : engagement à haut risque ?

Vendredi 24 Mars 2023 - 12:06

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L’histoire ne peut s’écrire sans les femmes et l’avenir ne sera sans doute pas fécondé sans elles. Pourtant, devant les tribunes et sous les projecteurs, elles manquent souvent à l’appel. Pour cause, les hommes ne leur cèdent pas la place ou à contrario, elles ne la prennent pas. Une forme de peur les retient, justifiée ou non, il faille en discuter. Femme carriériste, engagement à haut risque ?

 

 

Dans un monde de huit milliards d’âmes, dont la moitié va aux femmes, elles sont plus souvent le troupeau qui suit que l’aide qui contribue à en changer la face. Bien que nombreuses sont les figures féminines qui sont entrées dans l’histoire et continuent de lui donner un coup de crayon, la balance du genre demeure encore très déséquilibrée dans les domaines vitaux de la vie des Hommes.

La majorité des nations de la Terre ( continent, race et appartenance religieuse confondue) a attribué à la femme le second rôle, bien entendu son rôle principal est celui d’intendante de maison et de nourrice des enfants. « Femme au foyer » est alors un honneur plein, auquel elle prétend volontairement, par vocation naturelle ou par contrainte sociale.

A une époque où grâce à la lutte pour les droits des femmes elles sont vivement encouragées à exercer une profession et accèdent plus aisément à l’emploi, il n’en demeure pas moins que le travail de la femme, notamment son salaire, est souvent présenté comme une occasion de parfaire son image, de se faire plaisir qu’une réelle occasion de marquer le coup, d’atteindre des objectifs élevés, de marquer l’histoire.

Les postes de responsabilité, les sièges de décision sont ainsi souvent occupés par les hommes qui ne sont pas tout sourire à la présence des femmes dans leurs équipes ; surtout dans des métiers jugés « d’hommes ».

On attend ainsi plus les femmes dans les métiers de l’image et ceux qui ont trait à des valeurs de maternité que ceux jugés « de tête » ou même d’endurance physique et mentale.

Une progression a pourtant été observée ces dernières décennies un peu partout dans le monde, témoignant d’une croissance du nombre et des effectifs des femmes présidentes de la République, ministres et diplomates, de femmes scientifiques et techniciennes, militaires et paramilitaires, ingénieures et ouvrières, athlètes, sportives et même modèles et idoles d’une certaine jeunesse, genre confondu.

Oui, une progression nette a été observée mais que d’obstacles franchis pour atteindre la lumière et surtout que de saisons de vie difficiles ! Sur le chemin de la réussite professionnelle, il y aura immanquablement une hiérarchie masculine de qui il faut gagner la confiance, face à qui il faut imposer le respect par le travail, la compétence, une hiérarchie parfois abusive qui prend les femmes en milieu professionnel comme des « Marie, couche-toi là », des en cas pour satisfaire des besoins sexuels, qui sont plus de l’ordre de l’envie et du harcèlement que du vrai consentement. 

Les femmes qui forcent le respect de leurs chefs par leur travail, leur talent ou leur engagement n’accèdent pourtant que difficilement aux postes de décision car le leadership féminin passe souvent pour une épreuve pour ces hommes qui, de par leur nature, ont un ego très présent. Des hommes qui depuis la maison de leurs parents mais aussi dans leur foyer et par leurs épouses sont traités comme des chefs. Avoir une femme au-dessus de soi au travail passe ainsi consciemment ou non pour une faiblesse, intolérable ou à peine tolérée.

Aucune erreur, aucune faiblesse, ne sera alors excusée à un leader féminin. Diriger devient alors une épreuve de tact ou à contrario un bras de fer mental et émotionnel duquel la femme ne sort vainqueur que par l’effacement, la douceur et ce petit quelque chose de maternel qui passe un peu mieux pour ces messieurs.

 

 

Princilia Pérès

Légendes et crédits photo : 

1-Francine Ntoumi, scientifique congolaise spécialiste du paludisme /DR 2-Angelique Kidjo, chanteuse béninoise /DR 3-Fatma Samba Diouf Samoura, coordinatrice humanitaire de l'ONU au Nigeria et secrétaire générale de la Fifa /DR 4-Samia Suluhu Hassan, présidente de la République unie de Tanzanie/DR

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