Festival "Rumba un jour, rumba toujours" : Kinshasa a apporté sa pierre à la célébration de Pointe-Noire

Samedi 16 Avril 2022 - 13:15

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Le Pr Yoka Lye et le guitariste Maïka Munan ont pris une part active au festival organisé dans la ville portuaire congolaise, du 5 au 16 avril, à l’initiative de l’Institut français qui a réuni plusieurs artistes, managers, producteurs, autorités politiques venus d’Europe et d’Angola à ceux du Congo-Brazzaville.

Les Professeurs Yoka Lye et Joachim Goma-Thethet (vice-président du comité mixte/Congo-Brazza )accompagnés de Sam Mangwana (Adiac)

La République démocratique du Congo (RDC) a été représentée par deux grandes personnalités reconnues pour leur expertise personnelle en lien avec la rumba qu’ils affectionnent particulièrement. C’est donc en sa qualité de président du Comité scientifique mixte pour la promotion de la rumba congolaise que le Pr Yoka Lye était invité au "Festival Rumba un jour, rumba toujours". Pour sa part, Maïka Munan en était le directeur artistique. Leur bonheur, au nom de Kinshasa, est d'avoir apporté une contribution notable aux trois volets du programme du festival.

Arrangeur chevronné, le guitariste Maïka Munan a mis du sien pour la réussite des concerts grand-public et des ateliers techniques sur la pratique de la rumba, tandis que le scientifique a partagé son précieux savoir lors des conférences. Avec  passion, il a renseigné "Le Courrier de Kinshasa" qu'à ce propos, «  le clou des conférences était la présentation du Comité scientifique avec comme interrogation : quelles attentes après l’inscription de la rumba congolaise sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial  ? ».

Mobilisés à se focaliser sur l’après inscription, les conférenciers ont priorisé les axes désormais privilégiés de la promotion de la rumba. Le Pr Yoka a souligné qu’il a été décidé de l’urgence à travailler pour « la professionnalisation des métiers, la formation modernisée, la promotion des industries culturelles, le renforcement des réseaux des artistes du genre rumba, la protection des droits d’auteur ». Aux orateurs d’insister sur les exigences de l’Unesco, à savoir que « quatre ans après l’inscription, une évaluation est obligatoire avec des conséquences qui s’imposent ». Aussi le Comité scientifique a-t-il fait en sorte de s’y atteler. Le document de stratégie portant ses indications de plan d’action remis aux ministères respectifs de la Culture et des arts des deux Congo leur en ont donné l’aperçu.

Par ailleurs, le Pr Yoka a affirmé que les membres du Comité scientifique mixte présents au festival se sont réjouis de l’accueil réservé à l’annonce de l’inscription de la rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par les autorités politiques. Ce qui est, pense-t-il, « en principe gage de leur engagement pour la viabilité et la pérennité de cette rumba comme élément d’exception, comme vecteur de cohésion sociale, de développement économique et de "soft power" géostratégique ».Sam Mangwana en répétition avec Maïka Munan à la guitare (Adiac)

Une leçon pour la RDC

Passionné de rumba, le Pr Yoka a bien apprécié la présence à ce rendez-vous unique des Bantous de la capitale de Brazza et du groupe dirigé par le Congolo-Angolais Sam Mangwana. « Les orchestres en vedette autant que les invités ont rivalisé d’ardeur et de talent sur les rythmes rumba », a-t-il affirmé. Et de renchérir : « Les ateliers de pratique rumba pilotés essentiellement par Maïka Munan ont démontré l’extrême ingéniosité des créateurs congolais et d’autres ».

Le Festival Rumba un jour, Rumba toujours (DR)En outre, le président du Comité scientifique mixte a estimé que l’organisation de "Rumba un jour, rumba toujours" « est une leçon pour la RDC ». Il est d’avis qu’il doit « éveiller les intelligences et les sensibilités nationales au devoir de responsabilité et de conscience de la culture comme thermomètre de notre force de génie et de notre énergie intellectuelle ».

Pour le Pr Yoka, «  il est quelque peu dommage que les deux événements principaux ayant jusqu’à présent célébré l’inscription de la rumba congolaise soient organisés par la Délégation Wallonie-Bruxelles fin décembre 2021 à Kinshasa, et l’Institut français à Pointe–Noire ». Que « des structures étrangères » aient pris les devants « devrait nous interpeller », a-t-il dit non sans regret. Quoique, a-t-il ajouté, « Il n’est pas tard pour bien faire. L’on sent une volonté de célébrer autrement la rumba congolaise après tout le soutien apporté par le gouvernement ».

En définitive, le Pr Yoka note que « devenue un label mondial, la rumba incite à des projets bancables qui auront l’attention des partenaires, sous l’œil en principe bienveillant de l’Unesco comme entregent. Après l’excellent travail accompli par les scientifiques, place aux décideurs, aux promoteurs, aux formateurs de démontrer les capacités d’élaboration de projets originaux et innovateurs ; et cela dans un domaine qui ne manque pas de créneaux ».

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1- Les Prs Yoka Lye et Joachim Goma-Thethet (vice-président du comité mixte/Congo-Brazza )accompagnés de Sam Mangwana / Adiac 2 - Sam Mangwana en répétition avec Maïka Munan à la guitare / Adiac 3- Le festival "Rumba un jour, rumba toujours" / DR

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