Forum nouvelles d’Afrique : le Congo porte sa voix

Jeudi 2 Juin 2022 - 15:59

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La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, au nom du gouvernement congolais, a fait une déclaration en visio au Forum nouvelles d’Afrique, ouvert le 31 mai à Montpellier, en France.

Co-organisé par la Fondation Prospective et innovation et la Fondation pour les études et recherches sur le développement international, le Forum nouvelles d’Afrique réunit des décideurs français et africains, des représentants de la société civile, des universitaires, des professionnels, des hommes d’affaires africains et européens, des investisseurs de divers horizons ainsi que des patrons de grands groupes industriels. La République du Congo, par l’entremise de sa ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo,  est intervenue à la table ronde 3, portant sur le thème « Les défis économiques de la transition écologique : l’Afrique, entre Glasgow et Charm el-Cheikh ».

Dans son allocution, la ministre Arlette Soudan-Nonault a indiqué que les effets du changement climatique, la perte des ressources naturelles, l’érosion de la biodiversité ainsi que la multiplication des risques sanitaires démontrent clairement qu’il faut aller vers un nouveau modèle économique appelé « économie circulaire », en changeant la manière de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble afin de répondre aux enjeux environnementaux et climatiques actuels et futurs. Malheureusement, en dépit des multiples actions menées en faveur du développement durable, la transition écologique demeure encore un véritable défi pour les modèles économiques des pays en développement en général et des pays africains en particulier. Il est donc plus que jamais nécessaire de réfléchir sur les moyens de permettre aux économies africaines de faire face aux enjeux de la transition écologique sans pour autant entraver les perspectives de développement et d’émergence.

L’Afrique dispose d’armes efficaces et indispensables dans les négociations sur le climat

Comme sur tous les sujets, l’Afrique est affectée de manière très frontale par les dérèglements climatiques et autres catastrophes naturelles comme les sécheresses, les inondations, l’érosion côtière, la déforestation et la dégradation forestière. Aussi, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo s’est référée au discours du président de la République du Congo, prononcé à Glasgow à l’occasion de la COP 26. Denis Sassou N’Guesso avait rappelé que le Bassin du Congo rend au monde des services écosystémiques inestimables mais aussi presque gratuits puisqu’en échange les pays qui subissent ne reçoivent rien ou presque. En effet, les pays industrialisés, à qui incombent la responsabilité historique du dérèglement climatique, se montrent très réticents à mobiliser les financements nécessaires pour la concrétisation de leurs engagements.

Pour la ministre en charge de l’Environnement, les grandes difficultés auxquelles se heurte l’application de l’article 6 de l’Accord de Paris, qui engage les pays riches à soutenir les efforts d’atténuation et surtout d’adaptation des pays en développement, en sont la preuve évidente. En effet, selon le groupe africain des négociateurs à la COP 26, il faudra entre 750 et 1 300 milliards de dollars par an pour financer l’action climatique dans les pays en développement, précise-t-elle. L’Afrique dispose d’armes efficaces et indispensables dans les négociations sur le climat, il s’agit notamment de son potentiel en biodiversité, ses écosystèmes régulateurs du climat mondial et ses ressources naturelles. Ce capital lui permet de peser sur la balance climatique mondiale et la voie vers une transition écologique et climatique doit passer inéluctablement par le continent africain, a insisté la ministre Arlette Soudan-Nonault. Elle a saisi l’occasion pour rappeler les origines de la création de trois commissions dédiées au climat, le 16 novembre 2016, au sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays africains, sur initiative du roi du Maroc, en marge de la vingt-deuxième conférence des parties qui s’était tenue à Marrakech.  Il s’agit de la Commission de la région du Sahel, présidée par la République du Niger ; la Commission des États insulaires, dirigée par la République des Seychelles ; et la Commission du Bassin du Congo, gérée par la République du Congo.

Enfin, concernant la politique de financement de la transition écologique à travers, entre autres, le développement des infrastructures des énergies renouvelables, des différents secteurs de l’économie bleue et de l’économie verte, la gestion des tourbières, l’agriculture écologique et la lutte contre la déforestation, la Commission climat pour le bassin du Congo, couvrant quinze États d’Afrique centrale et de l’est plus le Maroc, dispose déjà d’un outil financier, le Fonds bleu pour le Bassin du Congo, logé au sein de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale. « En vous engageant dans cette bataille pour la préservation du poumon régulateur du climat mondial, qu’est le Bassin du Congo, lequel séquestre plus de carbone que les deux autres massifs forestiers tropicaux, à savoir l’Amazone et l’Asie du sud-est, l’histoire retiendra que vous avez rendu un service inestimable aux générations présentes et futures », a conclu la ministre congolaise.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

la ministre Arlette Soudan-Nonault prononçant l’allocution au nom du gouvernement congolais / Adiac

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