France/Libye : vers la reprise effective des relations diplomatiques entre les deux pays

Mercredi 24 Mars 2021 - 14:12

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A la faveur du retour à la stabilité en Libye, l'ambassade de France devrait rouvrir ses portes le 29 mars à Tripoli, a annoncé le 23 mars le président français Emmanuel Macron.

La réouverture de l’ambassade de France en Libye a été annoncée après une rencontre qui s’est tenue à Paris entre le chef du conseil présidentiel libyen Mohammed El-Menfi et le président français. Elle intervient dans un processus d’amélioration des relations entre les deux pays.

« Ce n’est pas simplement un soutien de mots ou de façade, c'est un soutien complet qui sera celui de la France. Nous avons une dette à l'égard de la Libye et des Libyens, très claire, qui est une décennie de désordre », a déclaré Emmanuel Macron.

« Il n’y aura pas de paix au Sahel s’il n’y a pas de stabilité en Libye », a indiqué Emmanuel Macron qui a réaffirmé son soutien au nouveau gouvernement d’union en Libye. Il a, par ailleurs, précisé que son pays mettrait le dossier libyen sur la table lors du sommet européen prévu le 25 mars.

« C'est un agenda immense, politique, démocratique, militaire et sécuritaire, économique. Notre responsabilité c'est d'avoir une unité européenne pour y parvenir. Je ferai absolument tout pour qu'avec nos amis italiens, allemands, l'ensemble des membres de l'UE, nous agissions en Européens tous ensemble au service de cet agenda », a promis Emmanuel Macron.

Il a également dénoncé une fois de plus la présence de puissances extérieures en Libye. « Il faut que les forces étrangères quittent le plus vite possible le territoire libyen », a-t-il dit, citant les « forces turques, russes », car « c'est aux forces libyennes que revient de sécuriser la Libye ». Là aussi je compte avoir la plus grande fermeté avec les Européens car notre responsabilité est que tous ceux qui déstabilisent la Libye cessent de le faire », a-t-il prévenu.

Pour sa part, le chef du conseil présidentiel libyen, Mohammed El-Menfi, qui était accompagné de son vice-président Moussa Al-Koni a remercié la France « pour la réouverture de l'ambassade et son soutien pour le retour à la stabilité ».

La représentation diplomatique Française en Libye avait été fermée depuis le 30 juillet 2014, face à la dégradation de la situation sécuritaire, mais elle est restée active. D’après Emmanuel Macron, l'ambassadrice Béatrice Le Fraper du Hellen, qui assure la mission depuis Tunis, reviendra dans la capitale libyenne. Ces dernières semaines, plusieurs pays comme Malte et l’Égypte ont annoncé la réouverture prochaine de leur ambassade à Tripoli.

 

Le pays retrouve à peine les premières conditions d’une stabilité

 

Après une décennie de guerre interne dans un contexte humanitaire chaotique, la Libye a entamé une nouvelle phase de transition avec la désignation, le 10 mars dernier d’un gouvernement intérimaire qui a obtenu la confiance du Parlement. Le nouveau chef de l’exécutif avait été élu par un collège de soixante-quatorze délégués libyens réunis à Genève sous les auspices des Nations unies.

La nomination d’un nouveau Premier ministre et l’entrée en fonction d’un gouvernement d’union ont ouvert la voie à l’organisation d’élections générales prévues le 24 décembre 2021, qui devraient permettre à la Libye de retrouver enfin sa stabilité et sa prospérité. Au plan politique, le pays devrait alors sortir définitivement du tunnel sous l’autorité d’un gouvernement pleinement légitime.

Rappelons que l’intervention de l’Otan pour précipiter la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 aura transformé le pays en champ de bataille livré aux rivalités tribales et aux ingérences étrangères.

En saluant la validation du nouveau gouvernement, le Conseil de sécurité de l’ONU a réclamé, la semaine dernière, « le retrait sans tarder de toutes les forces étrangères et des mercenaires de Libye », environ vingt-mille hommes. Parmi ceux-ci, les experts de l’ONU révèlent la présence de Russes, de troupes turques et de groupes armés composés de Syriens, Tchadiens ou Soudanais. 

« Le Conseil de sécurité reconnaît la nécessité de planifier le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés, la réforme du secteur de la sécurité et de mettre en place une architecture de sécurité inclusive et dirigée par des civils pour l’ensemble de la Libye », précise la déclaration de l’ONU.

 

Yvette Reine Nzaba

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